La Directrice générale de la Caisse des retraites des Comores, Fatima Moegni, a lancé un contrôle exhaustif de tous les pensionnaires de l’institution. Habituellement réalisé tous les deux ans pour éviter les doublons et détecter les bénéficiaires fictifs, le dernier bilan remonte à 2017 en raison de la pandémie de Coronavirus.
L’entretien tenu hier au siège de la Caisse a révélé plusieurs conséquences de cette absence de contrôle, notamment l’enregistrement de 191 décès en 2022, alors que ces personnes continuaient à percevoir des pensions. « Réactualiser les bases de données et contrôler les fichiers de la caisse figurent parmi les principaux objectifs du présent contrôle», a souligné la directrice.
Elle a également ajouté que certains bénéficiaires non méritants percevaient indûment des pensions, engendrant ainsi des pertes financières pour l’établissement. En effet, l’absence d’enregistrement administratif des décès rend difficile la cessation des versements aux bénéficiaires décédés.Les veuves et les orphelins des pensionnaires ont légalement droit à la pension de leur défunt proche. Toutefois, pour les orphelins, cette pension prend fin à l’âge de 21 ans. Malheureusement, certains parmi eux utilisent de fausses identités pour continuer à percevoir la pension indûment.
Jusqu’au 20 août prochain
La directrice insiste sur le fait que ce contrôle est le seul moyen de les identifier, et elle invite donc les retraités actuellement à l’étranger à envoyer leurs certificats de vie et les documents nécessaires pour confirmer leur situation.Les quelque 8 000 pensionnaires répartis sur les différentes îles de l’archipel ont donc jusqu’au 20 août prochain pour prouver leur conformité. Pour faciliter l’accès aux contrôles et réduire les déplacements, des sites de contrôle sont mis en place à Fumbuni et à Mbeni, en plus des grandes villes de Fomboni, Mutsamudu et Moroni.
La directrice assure que ce contrôle s’inscrit dans le cadre d’une gestion responsable des affaires des retraités, qui rencontrent parfois des difficultés, y compris des arriérés non régularisés. Lors du contrôle, les retraités interrogés au siège de la caisse le mercredi 26 juillet dernier ont préféré ne pas répondre à nos questions.Il convient de rappeler que ces retraités accumulent environ 5 milliards de francs d’impayés, correspondant à des retenues sur leurs salaires. Il y a quelques semaines, ils ont même porté plainte contre l’autorité de tutelle, le ministère des Finances en l’occurrence, pour deux mois d’arriérés de leurs pensions.