Malgré le maintien en hausse des prix des produits de première nécessité, et ceci en violation de l’arrêté du ministère de l’Economie du 15 décembre 2022 fixant leurs tarifs officiels, aucun vendeur n’a été jusqu’à ce jour sanctionné à Ndzuani, contrairement à Ngazidja, où des commerces ont été parfois fermés.Sans doute heurtés par les commentaires acerbes de la population par rapport à cette «passivité» des services concernés, la direction des affaires économiques de l’île de Ndzuani avait annoncé à certaines sources le samedi 11 février dernier, son intention de «fermer quatre magasins qui ne respectent pas les prix officiels», le surlendemain lundi 13 février. Mais au final les commerces en question n’ont pas été fermés, et ils n’ont pas non plus baissé leurs prix.
Dans une déclaration à la presse le même lundi, Saindou Chibonko, un des responsables de ladite direction, a ainsi justifié cette dérobade : «Il était effectivement question de fermer les magasins qui vendent cher. A l’heure où nous parlons, ils devaient déjà être cadenassés. Mais malheureusement ces opérateurs se sont rassemblés et nous ont menacés de poursuites judiciaires. Car en notre qualité de direction des affaires économiques nous ne sommes pas habilités à fermer leurs magasins, cela relève de la direction du commerce». Comme si cela, ils devaient l’apprendre des commerçants… Quant à savoir pourquoi alors la direction du commerce, sur qui échoit finalement cette compétence, ne fait pas son boulot, la réponse coule presque de source : «Ils [les responsables de la direction du commerce] ont laissé les choses aller... Maintenant il reste au ministère de trancher. Si le ministère nous déléguait ce pouvoir, nous ferions le travail», assure-t-il. De son côté, la direction du commerce se défend. Avec toutefois des explications qui laissent parfois pantois. «Ce travail de contrôle se fait par étapes : une première étape d’information concerne notre niveau. La deuxième étape requiert les forces de l’ordre. Nous en sommes à la première», affirme Kamal Gharibou, responsable de la réglementation et du contentieux.
Des étapes à respecter !
Interrogé sur le cas d’un magasin qui vend le carton d’ailes de poulet à 16 500 francs (alors que le prix plafond est fixé à 12 000 francs), le responsable reconnait déjà que «ce n’est pas la première fois» que cet établissement «importe des ailes de poulet cher», et qu’il a «déjà reçu l’interdiction de faire entrer ses ailes de poulets à Ndzuani, vu qu’elles sont chères alors qu’il les commande au même prix ou presque que ses concurrents». Mais malgré cette injonction, «il les a quand-même de nouveau importées». A se demander si ce cas ne nécessite toujours pas de passer à l’étape deux.