La Police nationale a mené ce samedi 16 août une vaste opération de contrôle systématique des cartes d’identité et des documents de séjour dans la ville de Fomboni. Les agents ont particulièrement ciblé la place de l’Indépendance, le marché central et le parking de Salamani. Selon le directeur régional de la Police, Ben Madi Kassim, «cette initiative répond à un ordre direct du ministère de l’Intérieur visant à renforcer la sécurité sur l’ensemble du territoire, mais aussi à inciter chaque citoyen à se mettre en règle». «Avant cette descente sur le terrain, nous avons lancé une campagne de sensibilisation pour avertir la population. Ceux qui n’étaient pas en règle ont eu le temps de se régulariser», a-t-il affirmé.
Vêtus de leurs uniformes, les agents ont été divisés en deux groupes afin de couvrir une grande partie de la ville. Au cours de cette seule journée, plus de «200 personnes» ont été conduites au commissariat central faute de leurs documents d’identité. Parmi elles figuraient des mineurs comme des adultes.
Des interrogations…
Certains avaient simplement oublié leurs cartes d’identité, d’autres n’en possédaient pas du tout. «Les arrestations se sont déroulées de manière pacifique. Les citoyens appellent parfois leurs proches pour qu’on leur apporte leur carte. Pour ceux qui ne la possèdent pas, nous les obligeons à se régulariser sur place», a expliqué le directeur. Cette opération devrait se poursuivre dans les autres localités de l’île dans les jours à venir, et toucher toutes les couches sociales sans distinction. Pour appuyer cette mesure, le chef du village de Siry Zurdani, Anli-Yachourtu Adaine, a signé le 13 août une note interdisant à toute personne d’héberger un étranger sans son accord préalable. «L’hébergeant ou l’hôte doit se munir de sa carte d’identité et de celle de l’hébergé.
Pour les étrangers, il est obligatoire de présenter la carte d’identité nationale, le titre de séjour et le passeport de la personne hébergée», précise le communiqué. Si cette décision s’inscrit dans le cadre de la sécurité publique, elle suscite également des interrogations sur d’autres aspects de la vie individuelle. Sur les réseaux sociaux et dans les lieux publics, certains habitants dénoncent «une atteinte» supposée à la vie privée. «Inviter quelqu’un chez soi relève d’une liberté individuelle. Nous n’avons pas besoin d’une autorisation administrative», a fustigé un résident.