Le directeur général de l’Autorité nationale de régulation des technologies de l’information et des communications (Anrtic), Said Mouinou Ahamada, a convié la presse, samedi 13 mars dans son bureau, pour revenir sur la décision du ministère des Télécommunications et de l’Anrtic, de mettre en place une plateforme de contrôle et de sécurisation des appels communément appelé «Gateway».En effet, le souci majeur pour certains, notamment du président de l’Association des consommateurs des Tic, Hamidou Mhoma, «est de constater l’attribution du marché à Asteria, une société étrangère».
Un contrat de sous-traitance
Reconnaissant, par ailleurs, la nécessité de sécuriser les communications face à la montée grandissante d’actes de cybercriminalité, le patron de l’Actic s’est dit surpris de voir «une partie de notre souveraineté être cédée à une société étrangère» sachant que, selon lui, le pays dispose des compétences pour le faire. Le directeur général de l’Anrtic a tenu, ainsi, à apporter quelques éclaircissements à ce sujet. «L’Etat a décidé de sous-traiter avec Asteria pendant un certain temps et ensuite restituer tout le travail comme cela a été le cas entre Semlex et l’Etat concernant les passeports», a d’abord expliqué avant de préciser que «la plateforme est un équipement qui sera abrité à l’Anrtic, cela veut dire que la société Asteria viendra nous fournir les informations et nous, en tant que régulateur sommes censés non seulement assurer le contrôle mais aussi de la vérification».
Said Mouinou Ahamada a fait part des pertes de revenus que l’Etat a constaté, c’est-à-dire que l’opérateur peut déclarer ses chiffres d’affaires. Mais par rapport au peu qui est déclaré, l’Etat le récupère sans disposer de moyens de contrôle. Car l’opérateur vend un volume de communication que ça soit les appels domestiques, les appels sortant et entrant. Et tout cela constitue le volume du trafic et le montant des chiffres d’affaires de Comores Télécom ou de Telco. Et le patron de l’Anrtic de préciser que le contenu des appels n’est pas sous l’autorité de l’Anrtic mais plutôt du Cnpa. «L’autorité contrôle uniquement le contenant et tout ce qui est infrastructure pendant que la règlementation nous a donné toute ses missions», a-t-il souligné.
Said Mouinou Ahamada a ajouté que le consommateur comorien devrait plutôt se demander si cette plateforme ne lui mettrait pas mal à l’aise par rapport au contenu. S’il ne sera pas sous écoute, si la mise en place de cette plateforme au niveau national n’engendrera pas une hausse des coûts de la communication. «Pour tout ce qui est local ou autre, rien ne sera taxé» a répondu le patron de l’Anrtic, rassurant le consommateur que «tout ce qui est entrant sera uniquement taxé comme cela est le cas depuis 2017».
Yahya Zakaria