logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Contrôler des équipements radioélectriques I Des agents de l’Anrtic déployés aux frontières

Contrôler des équipements radioélectriques I Des agents de l’Anrtic déployés aux frontières

Société | -   Mairat Ibrahim Msaidie

image article une
L’Anrtic débute ses contrôles aux frontières pour vérifier la conformité des équipements radioélectriques importés. Objectif : protéger les usagers, les réseaux et l’environnement, en collaboration avec les douanes.

 

Hier mercredi, une cérémonie de levée de drapeau a eu lieu au port de Moroni, qui a marqué l’entrée en fonction des agents de l’Anrtic (Agence nationale de régulation des technologies de l’information et de la communication) aux côtés des douaniers. Leur mission consiste à contrôler les équipements radioélectriques importés afin de garantir leur conformité aux normes en vigueur. Cette démarche vise à protéger à la fois les usagers, les infrastructures de télécommunication et l’environnement. La cérémonie, organisée au centre douanier Moroni port en présence de l’ensemble des agents, a officialisé, pour la première fois, la présence de l’Anrtic aux frontières du pays.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre du dispositif national de contrôle adopté le 11 août 2025, en application de l’arrêté n°13/014 et de la décision conjointe Anrtic–Douanes du 22 juin 2024. Elle vise à s’assurer que les appareils importés respectent les normes internationales, notamment celles établies par l’Union internationale des télécommunications (Uit).


Le contrôle de ces équipements n’est pas un simple exercice administratif. Il répond à des enjeux concrets de sécurité et de qualité. Car selon le régulateur, l’utilisation de matériel non homologué peut provoquer des incidents techniques, affecter le bon fonctionnement des réseaux et exposer les utilisateurs à des risques. En outre, «l’arrivée massive d’appareils non conformes contribue à la prolifération des déchets électroniques», ce qui aggrave une problématique environnementale déjà préoccupante.

Une collaboration étroite avec les services douaniers

Dans cette première phase, l’Anrtic privilégie une approche pédagogique. «Il s’agit d’une phase de sensibilisation et d’accompagnement, et non d’un blocage systématique», a précisé Chabane Mohamed Abdou, chef du département Radiocommunication et suivi des obligations techniques. Il a précisé que l’intervention des agents se fait uniquement à la demande des douanes, lorsque des vérifications techniques sont nécessaires. Les agents ne procèdent donc pas à l’ouverture systématique des conteneurs.
Ce nouveau dispositif repose sur une collaboration étroite avec les services douaniers, appelés à travailler conjointement avec l’Anrtic dans les ports et aéroports des trois îles.

Pour Kamal Abdoulkader, chef de la brigade des douanes au port de Moroni, «cette coopération est une avancée bienvenue». Il a rappelé que d’autres institutions nationales, comme l’Inrape (Institut national de recherche en agriculture, pêche et environnement) ou la police, sont déjà présentes sur le terrain, et que «l’arrivée de l’Anrtic complète utilement ce dispositif de contrôle». Certains équipements «peuvent en effet représenter un danger pour la santé publique et la sécurité des citoyens », ce qui rend cette collaboration essentielle.


L’Anrtic insiste sur l’importance pour les importateurs de se renseigner en amont sur les procédures d’homologation. Les équipements de communication (téléphones, écouteurs, objets connectés) «doivent obligatoirement être certifiés avant leur introduction sur le marché». L’autorité encourage donc les professionnels à «se rapprocher de ses services pour anticiper toute difficulté et garantir la conformité des produits importés».

Commentaires