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Contrôles d’identité massifs I 23 étrangers en situation irrégulière et 150 Comoriens sans carte

Contrôles d’identité massifs I 23 étrangers en situation irrégulière et 150 Comoriens sans carte

Société | -   Maoulida Mbaé

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En cinq jours, plus de 2 000 personnes ont été contrôlées. Bilan : 23 étrangers en situation irrégulière, huit expulsions et 150 citoyens sommés d’obtenir une carte d’identité.

 

Plus de 2 000 personnes ont été contrôlées en l’espace de cinq jours dans le cadre de l’opération de vérification d’identité et de séjour lancée par le ministère de l’Intérieur. Parmi elles, environ 180 ressortissants étrangers ont été recensés, dont 23 en situation irrégulière. Huit d’entre eux ont été expulsés, tandis que 15 sont actuellement en rétention administrative. Cette vaste opération, menée à Moroni, Mutsamudu et Fomboni, a mobilisé une centaine d’agents de la police nationale, conformément aux instructions du ministère de l’Intérieur.

L’objectif affiché est de renforcer la sécurité nationale et de garantir la régularité du séjour des étrangers sur le territoire comorien.
Dans un communiqué publié le mercredi 20 août, le ministère a également révélé que 150 citoyens comoriens contrôlés ne disposaient pas de carte d’identité nationale. Ces derniers ont été invités à régulariser leur situation dans un délai de 15 jours.

Intensification de l’opération

Le ministère prévoit d’étendre cette opération à toutes les localités du pays, en collaboration avec les mairies et les opérateurs économiques. Il appelle également les employeurs de travailleurs étrangers à coopérer avec les autorités compétentes, sous peine de sanctions. «Le ministère de l’Intérieur reste pleinement engagé à œuvrer, avec tous les partenaires concernés, dans un esprit de responsabilité partagée afin de garantir la stabilité des activités économiques, la sécurité de la population et la préservation de l’ordre public», souligne le communiqué.


Sur le terrain, l’opération a suscité des réactions contrastées. Certains saluent l’initiative, tandis que d’autres regrettent un manque de communication préalable. «Posséder une pièce d’identité est non seulement une obligation citoyenne, mais aussi un symbole de fierté nationale. Malheureusement, très peu de citoyens comoriens en possèdent (environ 11 % de la population), principalement des enseignants, des fonctionnaires et autres agents de l’État», déplore Said Mohamed, commerçant à Moroni. «À mon avis, il aurait été plus judicieux de commencer par une campagne de sensibilisation sur l’importance de la carte d’identité avant de lancer cette opération. Personne n’en a entendu parler, ni à la radio, ni à la télévision, encore moins dans la presse écrite», ajoute-t-il.

Il faut pourtant noter que quelques jours avant, le sujet a été abordé en conseil des ministres et communiqué au public par la porte-parole du gouvernement puis relayé par la presse. Un communiqué a aussi été publié sur la page Facebook officielle de la police nationale.De son côté, Zainaba Chadhouli, une autre citoyenne, partage cet avis, tout en dénonçant certains comportements observés lors des contrôles. «Il est normal, dans un pays souverain, de savoir qui y entre et qui en sort. La carte d’identité est essentielle pour affirmer son appartenance à la nation. Mais certains agents ont eu des attitudes discutables durant cette opération», affirme-t-elle.

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