L’ambassade de la République populaire de Chine à Moroni a organisé une réception le mercredi 28 août dernier, pour célébrer le début d’une nouvelle phase de la coopération antipaludique aux Comores. Selon Bing Hu, conseiller politique et représentant de l’ambassadeur Guo Zhijun, cette année marque le 30e anniversaire de l’arrivée de l’équipe médicale chinoise aux Comores. Composée de 172 médecins, «celle-ci joue un rôle important dans la promotion de la santé dans le pays».
Le conseiller a également rappelé que ces collaborations dans divers domaines témoignent de la volonté de la Chine de soutenir les efforts du gouvernement comorien en vue d’améliorer les conditions sanitaires de la population, et de contribuer à la réalisation du Plan Comores émergent 2030, porté par les autorités.
Bing Hu a exprimé sa gratitude envers le ministère de la Santé pour son soutien constant aux équipes d’experts envoyées par la Chine. Il a également remercié les gouvernements provinciaux du Guangxi et du Guangdong pour leur investissement significatif dans des projets d’aide aux Comores.Le professeur Chen Yinhuan, responsable de l’équipe médicale chinoise spécialisée dans la lutte contre le paludisme, a rappelé qu’en 2018, dans le cadre du projet FEMSE de l’Université de médecine traditionnelle chinoise de Guangzhou, des stratégies pertinentes de prévention et de traitement du paludisme ont été formulées.
Des efforts de lutte considérables
Une série de formations sur le traitement de masse a également été organisée. «L’équipe du projet a travaillé avec les services gouvernementaux pour mener une campagne de mobilisation et de sensibilisation auprès de la population de l’île de Ngazidja. Le traitement de masse pour des groupes clés, touchant plus de 400 000 personnes, a été mis en œuvre avec succès, la plupart des gens ayant répondu positivement, ce qui a permis d’atteindre un taux de couverture de 82 % », a-t-elle expliqué. Elle a poursuivi en indiquant que «le taux de portage du plasmodium à Ngazidja était de 14 % avant l’intervention, et il est descendu à 0,5 % après» et que, «malgré l’impact de la pandémie de Covid-19, ce taux est resté stable à 0,5 % en janvier 2021». Elle s’est réjouie de l’élimination de la source d’infection, avec un taux atteignant 96 %. Le nombre moyen de cas mensuels est passé de 2 000 avant les mesures à environ 300, soit une diminution de 85 %, ce qui, selon elle, a efficacement freiné l’épidémie de paludisme.
«En 2019, l’incidence du paludisme aux Comores a chuté de plus de 99 %, notamment à Ndzuani et Mwali. Les Comores ont atteint zéro décès dû au paludisme. Les résultats obtenus par le projet des Comores ont attiré une grande attention au niveau national et international», a ajouté le professeur Chen Yinhuan. Pour la période de 2024 à 2027, «l’équipe travaillera avec les services publics concernés pour organiser et mener des activités de traitement de masse, de formation, et de sensibilisation afin de contrôler rapidement la situation épidémique du paludisme aux Comores et d’en faire bénéficier la population locale ». Hachim Ahmadi, directeur administratif et financier du ministère de la Santé, a salué l’engagement de la Chine dans la lutte contre le paludisme, exprimant sa confiance que le pays parviendra bientôt à éliminer complètement cette maladie.
