Le gouvernement comorien et la Banque africaine de développement (Bad) ont signé, vendredi 15 mars, «une aide-mémoire» qui pose les bases d’un futur plan de financement des chantiers de réhabilitation et d’extension du port de Moroni et de construction du port de Domoni à Ndzuani. Les participants ont annoncé que l’institution continentale est également partie prenante dans le plan de rénovation du port de Boingoma sur l’île de Mwali avec d’autres partenaires dont la Banque mondiale. La cérémonie de signature du document a été organisée au ministère des Finances en présence d’un représentant de la Bad, Gérard Nimpa, en charge de la gestion des projets d’infrastructures de transport à la Bad et des secrétaires généraux des ministères des Finances et des Transports maritimes, Ahmed Yahya et Ali Mohamed Abdallah.
«Il s’agit d’une promesse d’appui de la Bad», a précisé ce dernier avant de rappeler la requête formulée par le gouvernement, demandant à l’institution «d’explorer» une piste de financement des grandes infrastructures portuaires du pays. Des techniciens comoriens et ceux de l’institution panafricaine ont travaillé pendant deux semaines pour arrêter le cadre et les modalités de financement des chantiers en question.
Au stade des études
«Nous sommes là pour valider les études faites il y a deux semaines et acter le projet de réhabilitation du port de Moroni. Les autorités souhaitent un port en eau profonde avec un quai aux normes. Nous voulons que le port de Moroni devienne un véritable corridor maritime dans la région Océan indien pouvant accueillir de gros navires», a expliqué Ali Mohamed Abdallah.
Les études validées par les deux parties permettront de déterminer les coûts réels de financements des futurs chantiers, selon Saandi Mouignidaho, un autre technicien du ministère des Finances. «Il y a aussi le port de Domoni et celui de Boingoma», a-t-il éclairé aux journalistes. «Notre pays doit répondre au mieux aux normes en termes d’infrastructures portuaires dans le cadre de son intégration économique régionale et son adhésion à l’Organisation mondiale du commerce», a justifié Ali Mohamed Abdallah pour qui «les chantiers répondent aux ambitions des autorités dans leur politique de mise en œuvre du Plan Comores Emergent».
Le projet de réhabilitation du port de Moroni ne date pas d’aujourd’hui. En 2014, l’Union européenne avait manifesté son intérêt et lancé une vaste étude d’extension de la plateforme portuaire. Des cartes graphiques et des plans croquis ont été montrés à la presse. Des programmes de financement avaient même été validés à l’époque avec la Banque européenne d’investissement (Bei). Mais on ignore, dix ans après, les raisons qui poussent le gouvernement à faire recours à un autre partenaire pour financer le même projet.
