Une cérémonie de remise d’attestations aux militaires des quatrième, cinquième et sixième compagnies ainsi que des Forces spéciales de l’Armée nationale de développement (And) a eu lieu ce jeudi 16 mars au camp de Sangani à Ndzuani, en présence de nombreux officiels civils et militaires. Ces attestations sanctionnent la fin d’une formation de deux semaines, dispensée par des officiers et sous-officiers du Détachement de la Légion étrangère de Mayotte (Dlem).
«Deux semaines intensives d’instructions»
La formation en question a été axée sur les «nouvelles techniques de combat et d’intervention». Elle est censée rendre les forces comoriennes «plus efficaces dans leurs missions futures», comme l’a souligné le colonel Abdoulfatah Chakira, commandant du camp de Sangani et animateur de la cérémonie, rappelant au passage que «la coopération entre la France et les Comores est essentielle, surtout dans le domaine militaire». Ce partenariat basé sur le renforcement des capacités opérationnelles existe entre le Détachement de la Légion étrangère basée à Mayotte et l’armée comorienne depuis 2012, mais une seule formation a déjà été organisée à Ndzuani, et cela remonte à 2014.
Dans son intervention, le colonel Alex Gérard, chef de corps du Dlem, a parlé de «deux semaines intensives d’instructions», et a précisé en ces termes le contexte dans lequel s’inscrit cette coopération : «C’est un volet de notre coopération bilatérale qui s’est aujourd’hui réveillé. La proximité géographique entre Anjouan et Mayotte donne à cette coopération une résonnance toute particulière, face aux nombreux défis sécuritaires de la région : sauvegarde de la vie humaine en mer, sécurité de nos frontières, contrôle et gestion des flux migratoires, sans oublier la menace terroriste sur les côtes africaines… ».
Il faut dire que l’arrivée de cette mission militaire française à Ndzuani, il y a deux semaines, avait comme pris de court les habitants de l’île. Les conjectures étaient de toutes sortes, quant à son véritable dessein, dans un contexte où la surveillance du bras de mer séparant Ndzuani de Mayotte s’est accrue, aussi bien du côté de la gendarmerie française basée à Mayotte que de la garde-côte comorienne.
Dans son discours de clôture de la cérémonie, le délégué chargé de la Défense nationale, Youssoufa Mohamed Ali, a voulu faire la part des choses entre la nécessaire coopération militaire entre la France et notre pays, et la question territoriale qui nous oppose. Il a en effet suggéré de «laisser de côté notre conflit » pour « prévenir ensemble le danger du terrorisme qui sonne à nos portes», notamment en Mozambique. Il a aussi dit «remercier notre partenaire privilégié la France pour sa coopération constante et ses efforts pour appuyer l’épanouissement de nos forces de défense et de sécurité».