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Coordination nationale des maires I Les élus locaux livrent un bilan des 16 mois d’exercice

Coordination nationale des maires I Les élus locaux livrent un bilan des 16 mois d’exercice

Société | -

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Le bureau national provisoire de la Coordination des maires a dressé le bilan des 16 mois qui ont suivi leur élection en février 2020. Les 54 maires de l’Union des Comores disent noter “une lenteur manifeste dans le processus d’intégration des maires dans le dispositif institutionnel de conception, d’exécution et d’évaluation des politiques publiques engagées, à tous les niveaux, dans le pays”, d’après un communiqué. Ils ont réaffirmé leur soutien au dialogue national prôné par le chef de l’Etat Azali Assoumani.

 

Au cours d’une conférence de presse tenue vendredi dernier au Retaj, le bureau national provisoire de la coordination des maires de l’Union des Comores a tenu à dresser le bilan des 16 mois de travail qui ont suivi leur élection en février 2020.Le bureau s’est prononcé sur “le non versement du budget de 5 millions par commune prévu par la loi des Finances 2021” et “le manque de considération des conseils communaux et surtout la non-application de la loi sur la décentralisation N°11-005/AU qui permettrait aux maires de jouer leur rôle d’élus locaux”, d’après un communiqué de presse. Les responsables aussi ont soulevé “la problématique de la fiscalité locale, le transfert non effectif de l’Enseignement primaire et la Santé de base aux communes” mais aussi “la vie chère dans les communes et la rareté des produits de première nécessité”, ainsi que “la contribution des maires au dialogue inter comorien du mois de février prochain”.

 


D’autre points comme le retard dans la mise en place, via un congrès, du Bureau national des Maires, le retard dans la mise en place du Conseil consultatif des communes prévu par la constitution de 2018” et encore “la place de la Diaspora dans la nouvelle trajectoire de développement du pays” ont été abordés.Les conférenciers ont d’abord commencé par parler des prouesses qui ont accompagné leur mandat parmi lesquelles, le maintien du coût de l’extrait d’acte de naissance que le gouvernement voulait revoir à la hausse. “En tant que représentants des habitants des communes, on ne pouvait laisser le gouvernement augmenter ce prix et nous l’avons convaincu de le maintenir, chose qu’il a fait”, s’est félicité le vice-président de l’association des maires de Ngazidja, Moindjié Msoili.Les élus ont aussi noté des avancées dans le domaine de l’urbanisme. Pour Moindjié Msoili, “les maires peuvent, dans leur communes respectives, réaliser des actes de vente ou encore signer des permis de construction”.

Plusieurs points en suspens…

A en croire l’ensemble des élus, leur mandat essuierait un sérieux manque d’autorité. Le représentant des maires de Mwali, Mohamed Ibrahim, parle “d’un manque de considération”.Une situation qui nuit à leur fonction, mais aussi le quotidien des habitants des communes. Ce “manque de considération” se manifeste, surtout, en matière de budget.En point d’orgue, le non versement des 5 millions dont chaque maire ainsi que “l’affectation des ressources 30% du centime additionnel”, budget annuel prévu par l’article 52 de la loi des finances 2021. “Depuis janvier 2021 à janvier 2022, nous n’avons toujours pas reçu ce budget de fonctionnement”, a déploré le secrétaire général de l’association des maires de Ngazidja, Mohamed Abdallah Boina. S’agissant de la fiscalité locale, un droit auquel, pour l’heure, les élus n’en jouissent pas dans leurs différentes communes.Les élus implorent une “une réelle décentralisation”, reflet d’un semblant d’autonomie qu’ils convoitent tant.

 


Malgré les nombreux appels lancés, les doléances des maires n’ont pas toujours eu d’écho auprès des autorités. Et, à les entendre, cette situation n’est pas prête de voir un changement tant que l’association des maires ne sera pas effective. “L’association des maires se doit d’exister et être gérée par le ministre de l’intérieur et l’ensemble des maires. Et malgré nos différents combats, cette association n’a toujours pas été mise en place, ce qui fragilise, sérieusement, le pouvoir des maires”, a regretté Moindjié Msoili.Par ailleurs, les élus ont fait savoir,que malgré le manque d’implication des maires, les conférenciers disent soutenir sans conditions le dialogue national prôné par le chef de l’Etat, estimant que cela pourrait constituer un tremplin “pour faire entendre leurs doléances”.

Housni Hassani, stagiaire

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