logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Cop 27 en Egypte-Adaptation des Peid I Les Comores pour «un dédoublement du financement» d’ici à 2025

Cop 27 en Egypte-Adaptation des Peid I Les Comores pour «un dédoublement du financement» d’ici à 2025

Société | -   A.S. Kemba

image article une
À quelques jours de la fin de la Cop27 à Charm el-Cheikh, scientifiques, experts et militants écologistes voient leur espoir se fondre au fil des jours à cause notamment du manque d’engagements réels pour atténuer drastiquement les effets du réchauffement climatique. Les résultats présentés à Charm el-Cheikh ne sont pas à la hauteur des annonces faites depuis la Cop21 à Paris. La question du dédommagement des pays victimes de ce phénomène se limite jusqu’ici sur le papier. «Les pays développés doivent faire des progrès mesurables dans la fourniture des 100 milliards de dollars par an prévus dans l’accord de Paris, sachant qu’actuellement la somme réelle versée est inférieure à 50%», a plaidé le président de la République, Azali Assoumani.

 

Les Comores, aux côtés du Groupe africain des Petits Etats insulaires en développement (Peid), ont demandé, mercredi 8 novembre, «un dédoublement du financement» d’ici à 2025 pour accompagner les populations du sud à faire face aux conséquences des changements climatiques. L’Afrique avec moins de 4% de la part des émissions de gaz à effet de serre est l’une des régions victimes du phénomène du réchauffement climatique. Le président de la République s’est aligné à la vision du continent.

De sommet en sommet sans les financements promis

«Dans ce contexte, mon pays souhaite appuyer les revendications légitimes du Groupe africain et des Peid en faveur du doublement du financement de l’adaptation, d’ici 2025. Nous devons, enfin, garder à l’esprit que le renforcement des capacités, continue d’être un pilier important de la mise en œuvre de l’Accord de Paris», a souligné Azali Assoumani.


Un plaidoyer qui fait écho à Charm el-Cheikh et qui est en harmonie avec l’état d’esprit général de nombreuses délégations africaines à cette grande messe annuelle sur le climat. De sommet en sommet sans les financements promis, scientifiques, experts et militants écologistes voient leur espoir se fondre au fil des jours à cause notamment du manque d’engagements réels pour atténuer drastiquement les effets du réchauffement climatique.


De Copenhague en 2009 à Paris en 2012 et en Glasgow en 2021, les financements sont le grand absent des rendez-vous annuels des dirigeants du monde. A ce jour, on totalise «environ 83 milliards de dollars» mobilisés alors qu’il en faut 100 milliards à chaque année pour répondre aux grands objectifs de la Conférence de Paris, faire face à la pire menace et éviter «un suicide collectif», selon le terme employé par le secrétaire général e l’Onu, Antonio Guterres.


«Les prévisions restent apocalyptiques. La température globale sur la Terre a déjà augmenté de 1,1 °C depuis l’ère préindustrielle. Elle devrait, selon les prévisions, grimper entre 2,5 °C et 2,8 °C d’ici 2100, si aucune inflexion n’est opérée», indiquent les experts qui pressent les pays industrialisés (gros pollueurs) à honorer leurs engagements pour réengager de nouvelles politiques de réadaptation des changements climatiques.


A Charm el-Cheikh, les grands pollueurs étaient absents. De quoi renforcer l’inquiétude des climatologues qui ne cessent d’alerter sur les dangers qu’encourt «notre maison commune». Les chances de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40% d’ici à 2030 demeurent minces. Les résultats présentés à Charm el-Cheikh ne sont pas à la hauteur des annonces faites depuis la Cop21 à Paris. La question du dédommagement des pays victimes de ce phénomène se limite jusqu’ici sur le papier.


Les fonds devraient permettre de «réduire les émissions, renforcer la résilience, faire face aux pertes et dommages causés par le changement climatique et restaurer les terres et la nature», selon un rapport d’experts commandé par la présidence égyptienne de la Cop27 et la présidence britannique de la Cop26.

 

«Les pays développés doivent faire des progrès mesurables dans la fourniture des 100 milliards de dollars par an prévus dans l’accord de Paris, sachant qu’actuellement la somme réelle versée est inférieure à 50%», a plaidé le chef de l’Etat comorien avec, à ses côtés, le ministre de l’Environnement, Houmed M’saidie. Le président a rappelé l’engagement de l’Union des Comores à s’inscrire dans une dynamique de transition énergétique pour mettre fin sur le long terme les énergies polluantes. «Des projets photovoltaïques ont été réalisés et des pourparlers sont d’ailleurs en cours pour un lancement imminent d’un projet de développement de la géothermie», a-t-il indiqué.


«S’agissant plus particulièrement de l’Union des Comores, des initiatives ont été prises entreprises pour que le pays reste un Puits à Carbone. C’est dans ce sens que nous avons l’ambition de faire de l’exploitation des immenses potentialités dont dispose le pays notamment le photovoltaïque, la géothermie, l’hydraulique et l’éolienne, une de nos priorités», a souligné Azali Assoumani.


Le président a reconnu «des phénomènes climatiques et météorologiques (qui) alimentent des perturbations généralisées, partout dans le monde, avec des niveaux record de pluie, de chaleur, de sécheresse, d’incendies et de tempêtes» et exprime sa «compassion à tous ces pays frères et amis frappés par ces catastrophes et confrontés aux effets néfastes des changements climatiques».
Rappelant les effets du cyclone Kenneth qui avaient frappé les Comores en avril 2019, Azali Assoumani a ainsi appelé à «mener une action collective mondiale coordonnée qui pourrait aider à relever ces plus grands défis auxquels l’humanité fait face».

Commentaires