Surnommée la «Cop de la finance», la 29ᵉ Conférence des Parties (Cop29), qui se tient à Bakou en Azerbaïdjan, ambitionne de réduire l’écart entre les engagements internationaux et les ressources financières nécessaires pour une économie durable. Lors de la cérémonie d’ouverture, le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a rappelé que «le financement climatique n’est pas une charité, mais un investissement ».
Cependant, une semaine après le lancement de l’événement, les négociations restent bloquées. Trouver un terrain d’entente entre les pays développés et les pays en développement s’avère difficile, alors que des centaines de milliards de dollars doivent être mobilisés pour faire face aux défis climatiques. Un dialogue ministériel organisé sur le financement a mis en lumière les profondes divergences autour du nouvel objectif financier à établir.
Vendredi soir, les délégués ont reçu une mise à jour des négociations en cours. Bien que le dernier projet de texte ait été réduit de dix pages par rapport à la version précédente, les discussions restent complexes, et les consultations se poursuivent. Le ministre comorien de l’Environnement, Abubakar Mahamoud, présent à ce rendez-vous, a plaidé pour une action urgente. «Les résolutions des Cop précédentes, notamment l’Accord de Paris, doivent être mises en œuvre. L’accès aux fonds pour les pertes et dommages doit être facilité. Les pays les plus vulnérables, comme les Petits États insulaires en développement (Peid), subissent de plein fouet les effets dévastateurs du changement climatique et doivent être prioritaires dans l’attribution des financements », a-t-il déclaré.
Des signaux positifs
Il a également déploré que les financements promis ne se concrétisent pas suffisamment, en raison de mécanismes d’accès complexes. «Le principe pollueur-payeur est au cœur du débat, mais les pays développés ne fournissent pas les efforts nécessaires pour soutenir les nations à faible émission de gaz à effet de serre », a-t-il dénoncé.
La journée de jeudi a été marquée par des discussions tendues et de multiples suspensions pour permettre des consultations en petits groupes. Les négociations sur le nouvel objectif financier se sont transformées en réunions informelles, laissant entrevoir peu d’avancées significatives avant la seconde semaine. Les États-Unis ont souligné que l’objectif précédent de 100 milliards de dollars reposait sur un nombre limité de contributeurs. Ils plaident désormais pour une approche pragmatique, conforme à l’article 9 de l’Accord de Paris, permettant une contribution élargie et flexible.
Malgré les obstacles, Mukhtar Babayev, président de la Cop29, s’est montré optimiste. «Nous avons reçu des signaux positifs des institutions financières mondiales, qui ont annoncé une augmentation de leurs contributions pour les années à venir. Nous continuons de travailler avec les parties prenantes pour parvenir à un accord. Les discussions restent complexes, mais nous mettons tout en œuvre pour favoriser un consensus », a-t-il assuré.