Va-t-on vivre un tournant des évènements avant la fin de la Cop29 ? C’est la question qui se pose à la suite du message envoyé le mardi 19 novembre par les dirigeants du G20 à leurs négociateurs au sommet climatique. Cette lueur d’espoir de parvenir à un accord avant ce week-end est renforcée surtout, par le fait qu’il s’agit des dirigeants des plus grandes économies mondiales qui ont lancé l’appel à un terrain d’attente. « Les dirigeants du G20 ont envoyé un message clair à leurs négociateurs à la COP29 : ne quittez pas Bakou sans avoir atteint un nouvel objectif financier. C'est dans l'intérêt évident de chaque pays », a fait savoir hier à la presse le secrétaire exécutif de l'Onu climat, Simon Stiell.
Selon le représentant onusien, les dirigeants des plus grandes économies mondiales se sont également engagés à faire avancer les réformes financières pour mettre à la portée de tous les pays une action climatique forte. Il en a profité pour montrer la nécessité pour toutes les nations d’éviter les postures et s'orienter vers un terrain d'entente sur toutes les questions. "Il s’agit d’un signal essentiel, dans un monde en proie à des crises de la dette et à des impacts climatiques en spirale, qui détruisent des vies, mettent à mal les chaînes d’approvisionnement et attisent l’inflation dans toutes les économies", reconnait-il.
De son côté, le spécialiste comorien en négociations et financement climatique au sein de la direction de l’environnement et des forêts, qui est le négociateur à la Cop29, Fawaz Mohamed Moumini, reste optimiste quant à la possibilité d’un accord avant la fin du sommet. "Les négociations sur le nouvel objectif de financement climatique (Ncqg) sont en cours, et nous restons optimistes. Elles se concentrent sur la définition d’un objectif collectif chiffré d’au moins 1300 milliards USD par an pour la période post-2025, tout en prenant en compte les besoins spécifiques des pays en développement", explique-t-il.
Par ailleurs, Fawaz Mohamed Moumini rappelle que le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) a dressé une image alarmante des conséquences si les pays riches restent inactifs, ce qui ajoute de l’urgence aux discussions. Bien qu’un document technique consolidant les options discutées ait été produit, témoignant d’une volonté d’avancer, des divergences subsistent sur des points tels que les modalités et les contributions spécifiques. "Malgré ces défis, le contexte des négociations et l’urgence climatique incitent à espérer des avancées significatives d’ici la fin de la conférence", espère-t-il.
Urgence aux discussions climatiques
Le spécialiste comorien en négociations et financement climatique reconnait toutefois que la première semaine n’a pas répondu aux attentes des pays victimes des effets du changement climatique. "Bien que certaines discussions aient avancé comme par exemple la question sur l’article 6 relative au marché carbone sensé être un mécanisme de financement additionnel du climat dans les pays en voie de développement et sur le renforcement des capacités, elle reste tout de même marquée par un manque d’annonces concrètes sur l’un des sujets les plus cruciaux : l’augmentation des financements post-2025", regrette-t-il. Cela dit, poursuit-il, il reste encore beaucoup à faire, et les négociations se poursuivent sans relâche, 24 heures sur 24, jusqu’au 23 novembre.