Devant les dirigeants réunis pour la rencontre « Climat et nature : forêts et océans », dans le cadre de la Conférence mondiale sur le climat, la COP30, dans la ville de Belém au Brésil, le chef de l’État comorien a défendu une approche intégrée des écosystèmes terrestres et marins, qu’il a qualifiés de « deux mondes intimement liés ».
Dans la capitale amazonienne, symbole planétaire de la biodiversité, Azali Assoumani a salué l’engagement du président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva et souligné le rôle central de la région dans la lutte contre le dérèglement climatique. « Nous ne pouvons plus traiter les forêts et les océans comme des problèmes séparés », a-t-il affirmé, insistant sur la complémentarité de ces milieux, et précisant que les forêts régulent le climat, et les océans nourrissent et stabilisent la vie sur terre.
Le président Azali a mis en garde contre les effets en chaîne provoqués par la dégradation de ces écosystèmes. Notamment, le ruissellement, l'acidification des eaux, la montée du niveau de la mer, ainsi que la perte de biodiversité. « Ce qui affecte la terre finit par blesser la mer », a-t-il résumé.Azali Assoumani a présenté plusieurs pistes d’action destinées à renforcer la coopération internationale. Parmi elles : la protection et la restauration des forêts, le soutien aux peuples autochtones et aux communautés locales, la revitalisation des écosystèmes marins (mangroves, récifs coralliens, zones humides), ainsi que l’intégration de la nature au cœur des politiques climatiques.
Il a également plaidé pour un renforcement des financements et du transfert de technologies vers les pays les plus vulnérables, tout en promouvant une « justice écologique » garantissant une répartition équitable des efforts de transition.
« La nature est notre solution »
Évoquant la situation de son pays, le président Assoumani a reconnu les difficultés des Comores à préserver leurs forêts, « surexploitées et fragilisées », malgré la campagne nationale « Un Comorien, un arbre ». Il a annoncé vouloir s’inspirer des politiques brésiliennes de reforestation et de gestion durable pour renforcer les initiatives locales.
Pour le dirigeant comorien, la tenue de la COP30 au cœur de l’Amazonie porte un message fort : « La nature est notre solution, elle est l’actrice silencieuse de notre destin commun. » Il a exhorté les États à rehausser leurs contributions climatiques, à réorienter les flux financiers vers des activités favorables à la nature et à doubler les investissements dans la restauration des zones humides et des forêts côtières.Il a, enfin, exhorté les entreprises à stimuler l’innovation écologique et rendu hommage à la jeunesse mondiale, dont « la vigilance et la mobilisation font bouger les lignes ».

