Le Maria Galanta, un des bateaux de la compagnie société générale de transport maritime (Sgtm), a été prié de faire demi-tour à dans l’après-midi du mardi, alors qu’il transportait à son bord plusieurs dizaines de passagers en provenance de Mayotte, où trois cas d’infection par le coronavirus ont jusqu’ici été enregistrés.
D’après une source de la capitainerie du port, joint par téléphone hier mercredi, le bateau était déjà dans les environs de Domoni, à l’est de l’île, lorsqu’il a pu être joint et informé de la décision communiquée par la Direction générale de la police et de la sûreté de l’Etat d’annuler son voyage vers Anjouan. Cette source estime que «les responsables de la compagnie qui se trouvent à Anjouan ont été notifiés de cette décision dès le matin, avant le départ de leur bateau de Mayotte, mais ils ne l’ont peut-être pas prise au sérieux".
Pendant ce temps-là, un lot de passagers voulant rentrer à Mayotte a attendu le bateau en vain jusque tard dans l’après-midi, avant de manifester son mécontentement par des vociférations, et de se ruer ensuite vers le commissariat de la police pour «aller chercher une solution». En effet, en vertu de l’arrêté du ministre de l’Intérieur du 17 mars, relatif aux «mesures exceptionnelles de prévention face au Coronavirus», les circulations des personnes entre les îles par voie maritime sont suspendues jusqu’à nouvel ordre». Et les bateaux de Sgtm ne sont d’ailleurs pas les seuls concernés : d’après toujours la capitainerie du port de Mutsamudu, aucun bateau ne sera autorisé à rallier Ngazidja ou Mwali avec des passagers à bord. Et pas seulement les bateaux, mais les kwasa également. Le mercredi matin, des agents des forces de l’ordre étaient descendus au débarcadère de Fortaleza, à Mutsamudu, pour avertir les pilotes de ces frêles embarcations de fortune que dès ce jeudi, elles ne pourront plus rallier les îles avec des passagers.
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Alors que les bateaux en provenance de l’île comorienne sous occupation française ne peuvent plus nous ramener des personnes venues de Mayotte, potentiellement vecteurs du coronavirus, il n’en est pas de même pour les avions. La matinée d’hier mercredi a vu atterrir à l’aéroport de Ouani deux avions en provenance de Mayotte, avec des passagers à bord. D’après plusieurs sources concordantes (police aux frontières, service d’escale d’Ab Aviation et agents de l’aéroport), ces voyageurs ont juste été «contrôlés» par les agents du cordon sanitaire, puis laissés libres, alors que le même arrêté ministériel avertit que «les voyageurs en provenance des pays à risque sont systématiquement mis en quarantaine, pour une période d’au moins quatorze jours».