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Coronavirus I Sensibilisation et surveillance des côtes à Ndzuani

Coronavirus I Sensibilisation et surveillance des côtes à Ndzuani

Société | -   Sardou Moussa

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Parallèlement à ce bouclage militaire, un «comité de sensibilisation contre le Covid 19» est né dans cette ville. Il regroupe en son sein des cadres de secteurs variés, des notables, des religieux et des miliaires, et se propose notamment de soutenir l’armée dans sa mission.

 

Le gros camion de l’armée, plein de militaires à bord, a passé la nuit du mardi à mercredi dans le village côtier de Bimbini. Ici, comme sur d’innombrables côtes de l’île, il arrive que des kwasa partent pour Mayotte avec des passagers, ou en reviennent. Mais même s’il n’est pas encore établi qu’un kwasa ait déjà emprunté le chemin du retour de l’île hippocampe depuis l’annonce du premier cas de coronavirus là-bas, la surveillance reste de mise. Le chef de cette petite localité et son adjoint se sont d’ailleurs déjà fortement investis dans cette surveillance, avant même l’arrivée des soldats, et ils bénéficient du soutien de la majorité des villageois, qui craignent une importation de la terrible pandémie. Devant plusieurs villageois, un enseignant de géographie et entrepreneur influent du village disait par exemple hier matin que «la présence de ces militaires ici, c’est pour notre salut».

L’armée assure la surveillance depuis samedi

La même ferveur populaire en vue de barrer la route à une importation du virus de Mayotte s’est aussi beaucoup manifestée à Domoni, la deuxième ville de l’île et principale pôle d’entrées et de sorties de kwasa de l’est anjouanais. L’armée s’y trouve en surveillance depuis le samedi, mais aucune vedette n’a toutefois pas été interceptée depuis dans cette zone. Parallèlement à ce bouclage militaire, un «comité de sensibilisation contre le Covid 19» est né dans cette ville. Il regroupe en son sein des cadres de secteurs variés, des notables, des religieux et des miliaires, et se propose notamment de soutenir l’armée dans sa mission de surveillance des kwasa, et de produire des émissions radiophoniques de sensibilisation par rapport aux méthodes de prévention. S’il y a d’ailleurs un domaine qui est jusqu’ici assez bien assuré par les pouvoirs publics, les chefs des villages et les imams des mosquées, c’est bien celui de la sensibilisation sur les conséquences de la maladie et les moyens de s’en prémunir. Depuis quelques jours en effet, une caravane de la direction régionale de Santé, soutenue financièrement par l’Union régionale des Sanduk d’Anjouan, fait le tour de l’île à cet effet. Toutefois, savoir n’est pas forcément appliquer.


En effet, si les gens semblent être informés de ce que l’on appelle «les gestes barrière» pour se protéger de la contagion, ils ne les appliquent pas forcément comme il faut. Certaines scènes interpellent tout particulièrement. C’est par exemple le cas des employés qui s’apprêtent à percevoir leurs salaires à la Banque postale de Misiri, et qui sont agglutinés devant le portail, parce que l’accès à l’intérieur est limité à une personne à la fois.
Nombreux sont ceux qui déplorent la promiscuité à éviter à l’intérieur, c’est celle-là même qui se reproduit devant ce portail ! Certes, il n’y a pas de rassemblements, il n’y a plus de rencontres sportives ou de spectacles qui rassemblent du monde, il n’y a plus de festivités de mariage ou d’enterrement grandioses. Mais «les gens continuent de se ressembler dans les marchés, les transports routiers, les écoles coraniques ou encore les places publiques. Et quand au port du masque, le lavage des mains, l’éternuement dans le creux de l’avant-bras ou le salut à distance, encore très peu de gens les ont jusqu’ici adoptés».

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