«Pour le moment, nous avons des raisons de croire qu’il s’agit d’un accident. Parce que les corps ne présentaient pas de traces extérieures», a souligné Mohamed Abdou dans un point de presse tenu, vendredi après-midi, à son bureau. Le chef du parquet est resté prudent, il a précisé : «nous n’excluons aucune piste. Une enquête est ouverte, la brigade des recherches procède à des auditions. Nous attendons la fin de celles-ci avant de tirer une conclusion finale». Les trois jeunes hommes, à savoir Saïd Ibrahim (20 ans), Samuel Youssouf et Mohamed Farahane, étaient des maçons travaillant dans la zone où les corps avaient été retrouvés.
La fille, connue sous le nom de Nasfata Anziz, âgée selon ses parents de 17 ans, était une élève qui résidait à Moroni. Les enquêteurs essaient toujours de connaître les raisons qui ont poussé cette dernière à se retrouver à cet endroit. «L’alerte nous est parvenue vers 17h, le jeudi. Tout de suite, nos équipes se sont rendues sur place. Il s’agit d’une citerne de 6m de long, 5,5 de largeur et 4m de profondeur. L’eau avait une profondeur de plus de 2m. Certains corps avaient des signes de déformation. La construction de la citerne est peu archaïque. Monter dessus était un peu difficile. Selon le docteur, la mort est survenue six heures plutôt», a ajouté le parquetier. Des effets personnels, les chaussures notamment, étaient retrouvés sur place sauf une paire, appartenant à la jeune fille. Les enquêteurs ont indiqué que les victimes portaient tous leurs habits. Le sac et des habits de la fille ont également été retrouvés sur place, selon toujours Mohamed Abdou qui s’est appuyé sur les éléments qu’il détient pour affirmer que la noyade serait, «pour l’instant» à l’origine de cette tragédie.
Encore des questions
Une enquête de voisinage a eu lieu. «A première vue, on pense que la fille voulait puiser de l’eau. Cette dernière aurait prévenu qu’elle allait prendre un bain selon les témoignages recueillis sur place. Perturbée, elle serait tombée. Et les autres voulant venir à sa rescousse ont subi le même sort. Le sceau utilisé par tout le monde était à l’intérieur de la citerne. Celle-ci se trouvait à 60 m du chantier situé tout près du lieu du drame. Encore une fois, toute les autres hypothèses ne sont pas à exclure», a précisé notre interlocuteur qui n’a pas manqué de souligner que l’endroit était si éloigné de tel sorte que même s’ils avaient crié au secours, il serait difficile que l’appel soit entendu. Mais les questions qui taraudent les esprits sont celles-ci : comment trois personnes se sont-elles précipitées dans une citerne ? Sont-elles tombées ensemble ? Etaient-elles dans un état normal au moment des faits ? Des questions que la brigade des recherches s’évertuera de trouver des réponses. Il y a eu aucune garde-à-vue. Trois personnes sont entendues pour les nécessités de l’enquête.