La ville de Mutsamudu a passé deux jours sans eau courante, depuis le mardi. Jeudi encore, la situation n’était pas pleinement rétablie, car tout le long de la matinée, la population attendait toujours le retour de la précieuse liquide. Pendant ces deux journées, la pénurie avait poussé les mutsamudiens à aller puiser l’eau à la rivière de localités voisines, notamment à Page, Mwamwa et Shikoni. Toute cette crise à cause d’un malentendu entre la mairie et un plombier, employé par la Sonede (Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux).
C’est en effet la saisissante histoire d’un célèbre plombier, réputé connaitre au moindre détail le réseau d’eau du chef-lieu de Ndzuani, et qui aurait décidé de pénaliser toute une ville à cause d’une moto, que l’autorité municipale lui a retirée. “Il y a trois semaines, la mairie a sommé Maladi [surnom du plombier en question] de rendre la moto qu’elle lui avait donnée lorsqu’il travaillait pour la mairie. Il ne l’a pas rendue.
Alors quand, il y a quelques jours, il est passé à la mairie, nous la lui avons reprise. Et c’est suite à cela qu’il a décidé de ne pas aller s’occuper de l’eau”, a expliqué jeudi à Al-watwan Ibrahim Saïd, un conseiller municipal, ajoutant au passage que ce plombier “n’en est pas à son premier chantage contre les usagers de l’eau de Mutsamudu”.
Il faut dire qu’à partir de l’après-midi du mercredi, la mobilisation de la population et d’autorités de tous bords a été grande pour tenter de dénouer cette crise. Une crise que la mairie juge artificielle, mais que la Sonede tente de justifier à sa façon.
Interrogé par un journaliste le soir, alors qu’il se trouvait au captage en train d’ouvrir les robinets, un des agents du département technique de la société a évoqué cette histoire de moto, tout en essayant d’attribuer la cause de la crise à une prétendue raréfaction de l’eau en cette période.
“Il faut savoir que l’eau s’est raréfiée en cette période… Toute l’équipe technique de la Sonede s’est rendue au captage ce soir pour trouver une solution... Il y a une autorité qui nous a pris notre moto et à cause de cela nous n’arrivons pas à faire notre travail correctement. La Sonede demande toutefois pardon à la population et prend l’engagement de rétablir l’eau d’ici deux à trois jours”, a dit Abdouroihmane Asryi, ledit agent.
Il est à noter que depuis la reprise du secteur de l’eau par la Sonede, créée par décret présidentiel en décembre 2018, au niveau de Ndzuani cette dernière a vraisemblablement du mal à se faire accepter, et par les usagers de l’eau, et par les structures qui géraient l’eau dans les régions et localités jusque-là.
Dans la région de Shisiwani aussi, l’annonce de la reprise par la Sonede du Projet d’alimentation en eau potable de la péninsule de Sima, financée par l’Agence française de développement (Afd) et dont la gestion a été, conformément à la convention signée entre le bailleur et l’Etat comorien, confiée à la communauté, créé également des remous. Une manifestation de femmes de la région contre cette reprise avait même eu lieu au mois de juillet dernier.
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