Alors que les Comoriens se préparent à accueillir le mois sacré du ramadan dans quelques jours, une inquiétude se fait ressentir face aux coupures fréquentes du courant, en particulier dans le sud de Ngazidja, où des mamans vendeuses de poissons de la ville de Chindini ont dû amener leur marchandise tard dans la nuit vers la capitale, espérant trouver une chambre froide libre pour les déposer jusqu’au matin.

La situation a suscité la réaction de Mohamed M’madi, un pêcheur de la région, qui a qualifié ces mamans de combattantes. «Ces femmes courageuses méritent une reconnaissance pour leur détermination et leur force face à l’adversité. Leur histoire met en lumière les inégalités auxquelles sont confrontées de nombreuses communautés en raison du manque d’infrastructures fiables», a-t-il affirmé.

Une des mamans a dénoncé le manque de considération de la part des autorités envers leur métier et les conséquences qui peuvent en découler face aux délestages. Des délestages qui, selon elle, se font sans le moindre signalement préalable. «Il aurait fallu nous prévenir en amont si l’électricité ne devait pas être fournie, afin que nous puissions prendre les précautions nécessaires pour éviter des pertes. C’est un risque que nous sommes obligées de prendre en empruntant cette route la nuit, mais il est nécessaire, sinon tous ces poissons vont pourrir sans que nous puissions rien faire», s’est-elle indignée.

La Sonelec (Société nationale d’électricité des Comores), justifie cette situation par «une panne de moteur». Une pièce défectueuse serait à l’origine de cette crise, mais l’équipe de maintenance travaillerait d’arrache-pied pour que tout revienne à la normale avant le ramadan. Quant à la société Innovant, fournisseuse d’électricité solaire dans la région, un employé affirme que pendant cette période de pluie, la société ne peut fournir du courant que pendant la journée, comme l’indique leur contrat, mais pour un dépannage nocturne, il faudrait que leurs batteries soient bien chargées.

    Par Said Toihir