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Coupures d’électricité à Ngazidja I Des entreprises locales se disent «menacées»

Coupures d’électricité à Ngazidja I Des entreprises locales se disent «menacées»

Société | -   Nazir Nazi

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Les délestages électriques persistent sur l’île de Ngazidja. La Société nationale de l’électricité (Sonelec) avait déjà annoncé un programme de délestages dans plusieurs régions. Ces interruptions prolongées ont un impact sur l’économie du pays, au point que certaines entreprises locales craignent de faire faillite.

 

Les longues et fréquentes coupures d’électricité à Ngazidja inquiètent le secteur privé, en particulier la production d’eau potable et de produits laitiers, qui en subit fortement les conséquences. Dans ce contexte, le directeur de Hurya Industrie Sarl, Mohamed Madouhouli, exprime son mécontentement concernant l’approvisionnement en électricité actuel. Il estime que la production locale est en déclin, en se basant sur la baisse des chiffres observée.


Malgré sa volonté de maintenir plusieurs équipes de travail en permanence afin de tirer profit des rares moments où la société d’État fournit de l’électricité, ses affaires sont en péril. «Nous risquons de faire faillite. Actuellement, nous ne pouvons pas suivre le programme de délestages de la Sonelec.

Nous sommes contraints de maintenir plusieurs équipes en permanence chaque jour, en espérant bénéficier de l’électricité. Le pire, c’est que ces équipes sont rémunérées pour ne rien faire, car l’alimentation en électricité n’est pas garantie à des heures précises. Notre demande quotidienne est en baisse », a-t-il confié, amer. Cette inquiétude ne concerne pas seulement la production, car Mohamed Madouhouli constate également une chute significative des commandes de ses clients.

L’acquisition de six à dix groupes électrogènes

Il explique que cette baisse est due aux difficultés de conservation des produits laitiers chez les clients. Il ajoute : «La mise en bouteille nécessite également de l’électricité. Il est difficile pour nous de garantir que nos produits seront disponibles en quantité suffisante. De plus, pour conserver nos produits laitiers, nos clients habituels doivent impérativement disposer d’électricité», déplore-t-il.


Face aux conséquences des délestages prolongés, le directeur général de la Société nationale de l’électricité, Soilih Mohamed Djounaid, reconnaît les défis auxquels sa société est confrontée. Cependant, il voit une lueur d’espoir. Selon lui, le gouvernement envisage l’acquisition de six à dix groupes électrogènes en attendant la réalisation des projets de construction de centrales solaires. «Nous prévoyons d’acheter six à dix groupes électrogènes, et nous sommes en train de finaliser cette acquisition.

 

Nous sommes convaincus que l’énergie solaire nous permettra de surmonter cette situation, mais cela prendra du temps. Les projets solaires sont en cours et devraient réduire les coûts de production. Cependant, il est nécessaire d’acquérir des groupes électrogènes à court terme. Les groupes commandés devraient être opérationnels d’ici la mi-novembre », promet-il.


Soilih Mohamed Djounaid explique également que les difficultés actuelles de production sont liées à des problèmes d’entretien des générateurs. « Un de nos groupes est actuellement en révision. L’entretien représente un coût élevé. Chaque kilowattheure produit entraîne une perte de 150 francs pour la Sonelec. L’État nous soutient pour maintenir un équilibre, d’où les tarifs d’équilibre fixés. C’est la raison pour laquelle le gouvernement est notre partenaire constant. La production d’un million de kilowattheures entraîne une perte de 150 millions de francs », soutient-il.

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