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Cour d’assises Corps retrouvé à Mkazi : les deux accusés acquittés

Cour d’assises Corps retrouvé à Mkazi : les deux accusés acquittés

Société | -   Abdou Moustoifa

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En novembre 2024, la dépouille de Zaidou Abdouroihmane, originaire de Mkazi, avait été repêchée dans une citerne mais les deux suspects, également des amis de la victime viennent de bénéficier d’un acquittement «faute de charges suffisantes».

 

Le dernier volet des audiences de la cour d’assises s’est achevé hier, mardi avec au programme l’affaire de la mort de Zaidou Abdouroihmane. Âgé de 35 ans, ce jeune connu dans les milieux footballistiques, avait été retrouvé dans une citerne, à Mkazi, sa ville natale, le 7 novembre 2024. Jusqu’ici, la justice considérait deux personnes comme les présumés auteurs de cet acte. Bakari Ali et Said Ahamada, natifs de Mkazi et, par ailleurs, amis de la victime étaient les seuls inculpés pour les charges d’homicide volontaire et complicité.


Mais ce 21 juillet, après plus d’une heure de procès, les jurés de la cour d’assises les ont blanchis en prononçant leur acquittement. Pendant les débats, Said Ahmada, alias «Pera», 20 ans, a nié être associé au décès de Zaidou, qui était connu sous le pseudo de Djitembe. En revanche, il a tout comme son co-accusé, reconnu avoir été dans le passé amis avec la victime. Ils formaient un groupe qui se picolaient et fumaient. Vêtus d’une combinaison de couleur orange, les deux prévenus ont nié becs et oncles les faits qui leur ont été reprochés.


Quelques semaines avant sa mort mystérieuse, Zaidou avait pourtant accusé, selon un proche à lui, ses amis, à savoir Said Ahmada et Bakri Ali d’avoir au cours d’un cambriolage volé des carreaux. Il aurait même affirmé connaitre les lieux où le butin a été revendu. «C’est ma grand-mère qui m’a fait part de ces accusations sans me dévoiler l’identité de la personne qui est allée le lui faire part », a confirmé à la cour Said Ahmada «Pera».

Menacé

Il faut noter qu’un soir, Zaidou a confié à sa sœur qu’il se sentait menacé, selon nos information. «Des inconnus ont tenté de s’en prendre à moi», aurait alerté la police, la victime avant que son corps ne finisse dans une citerne. Il n’a jamais désigné nommément les prévenus qui étaient à la barre ce lundi. Dans son réquisitoire, le parquetier général, avait tout de même demandé l’application des articles 273 et 274. Mais pour l’avocat de la défense, Me Fahardine Mohamed Abdoulwahid, aucun élément ne relie ses clients à cet acte. «La personne qui portait plainte depuis la police, jusqu’à chez le juge, n’a jamais affirmé avoir entendu Zaidou désigner mes deux clients comme les personnes qui le poursuivaient. Malheureusement, nous aurions souhaité qu’elle soit là», a déploré, Me Fahardine, dans sa plaidoirie.


Le corps de Zaidou, joueur de l’équipe d’Amical club de Chezani, a été retrouvé dans une citerne d’un chantier en construction. C’est l’un des ouvriers, sentant l’odeur qui s’est approché de l’endroit avant de faire la découverte macabre. Le visage était méconnaissable. A l’audience, Bakar Ali et Said Ahamada, ont juré à la cour, ne s’être jamais rendus de leur vie dans la zone où la dépouille a été retrouvée. «Moi ça faisait trois mois que je passais toutes mes journées au champ où je disposais même de ma cabane. J’ai vu sur les réseaux comme tout le monde qu’un corps a été retrouvé dans une citerne. Et j’apprenais pendant la détention de la bouche de Pera que de son vivant Zaidou nous avait accusé de cambriolage. Certes, on formait un groupe mais depuis 2018, j’ai pris mes distances avec eux», a expliqué, Bakari. Maintenant que les deux prévenus sont acquittés faute de preuves, l’on se demande si le vrai auteur de ce crime sera un jour arrêté et traduit en justice.

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