C’est la seule affaire impliquant de faits incestueux jugée devant la Cour d’assises dont le dernier volet s’est achevé le mardi dernier. Le tribunal a vu comparaître le 7 octobre trois prisonniers poursuivis pour des actes criminels. Parmi eux, un certain Hamza Maoulana. Inculpé pour agressions sexuelles sur une mineure, ce dernier a été condamné à 7 ans de prison ferme. Soit 8 ans de moins de ce que le parquet général avait requis. L’accusation réclamait l’application des articles 301 et 302 du code pénal. Celui-ci définit l’agression sexuelle comme tout acte ou atteinte sexuelle de quelque nature qu’elle soit commis sur la personne d’autrui, par violence, contrainte, ou menace ou surprise.
«Lorsque les faits sont commis sur la personne d’un mineur de moins de 18 ans, le non-consentement, la contrainte ou la surprise sont irréfragablement présumés», ajoute le même article. Quant aux peines prévues, elles commencent à 15 ans si la mineure n’a pas atteint les 18 ans. C’est probablement pour cette raison que le ministère public avait requis 15 ans. Car non seulement la victime est âgée de 12 ans et demi, mais il y a aussi le caractère incestueux avéré. Hamza alias Raymond a en effet avoué avoir abusé sexuellement sa propre sœur biologique, sans sourciller les yeux. Pendant le procès, l’on a appris que les faits glaçants se seraient produits le 26 mars 2025 à Kwambani dans la région de Washili.
L’accusé a reconnu l’avoir fait, mais seulement à deux reprises, tandis que l’ordonnance de mise en accusation mentionne 6 fois. Combinaison orange floquée prisonnier, Hamza ne semblait pas ressentir le moindre remord. Est-ce la raison pour laquelle aucun autre membre de la famille n’est venu témoigner à la barre, pas même la victime ? Dans un premier temps, le prévenu a d’abord indiqué avoir été dans le passé un drogué avant d’arrêter. Puis au fil des questions, il a finalement admis qu’il prenait de la drogue avant de passer à l’acte. Tout aurait commencé à Ndzuani. Là-bas, Hamza et sa sœur vivaient avec leur grand-mère. Quand ces actes odieux ont été découverts pour la première fois, ils furent séparés.
Pas de remords
L’un est envoyé à Domoni, l’autre dans le Nyumakele. Mais quelques mois plus tard, Raymond retrouve sa victime à Domoni puis recommence ses abus. A ce moment-là, la solution qui se présentait est le renvoi de Hamza à Ngazidja, où il devait rejoindre son père qui ne vit plus avec sa mère. La petite, elle, rejoindra à son tour sa maman, à Kwambani, d’où elle est originaire. «Je ne vivais pas avec elle. Mais j’allais la chercher quand ma mère n’était pas là», a reconnu le prévenu l’air étourdi.
Tout au long de l’audience, Hamza donnait une réponse et son contraire en l’espace de quelques secondes comme s’il ne comprenait pas ce qu’on lui demandait. La procureure lui demande par la suite s’il ne savait pas qu’on ne couche pas avec une mineure encore moins sa sœur biologique. «Je le savais», a juste répondu Hamza qui n’arrêtait pas de marteler qu’il n’a jamais été inscrit à l’école coranique. Aujourd’hui âgé de 18 ans, le prévenu gagnait sa vie grâce à la pêche.