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Covid-19 I Le chef de l’État allège certaines mesures

Covid-19 I Le chef de l’État allège certaines mesures

Société | -   Nassila Ben Ali

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Les tests et les dépistages de la Covid-19 seront intensifiés «avec l’isolement, la surveillance et le traitement des cas positifs». Le chef a mentionné des prises en charge à domicile pour les patients asymptomatiques. Le président Azali a levé la mesure d’interdiction des prières collectives et annoncé la réouverture des frontières nationales, aérienne et maritime. Mais aussi le report du couvre-feu de 23h à 5h du matin au lieu de 20h à 5h.

 

A l’occasion de la fête de l’indépendance, le président de la République, Azali Assoumani, a axé la plus grande partie de son discours sur la crise sanitaire qui secoue le pays et le monde entier. Le président a rendu un hommage au corps médical et à tout le personnel soignant qui prennent en charge et soignent les malades, «avec courage et abnégation».

Une reconnaissance de la Nation au corps médical

«Le meilleur hommage que nous puissions leur rendre est de les aider à endiguer, maîtriser et vaincre cette pandémie par le respect scrupuleux des gestes barrières pour contenir et enrayer le danger que représente le Covid-19», a-t-il expliqué, soulignant que la crise sanitaire présente de nouveaux défis. Il citera notamment la crise économique mondiale avec ses effets sur l’économie comorienne.


Il est revenu notamment sur la croissance économique que visent les Comores, laquelle «impose une mobilisation encore plus forte pour maintenir nos équilibres financiers». «Le choc négatif de cette crise sur l’offre et la demande ajoutée à la baisse des investissements privés et leurs conséquences sur le système foncier provoquent une dégradation des perspectives macroéconomiques de notre pays», affirme le chef de l’État.

Des besoins de financements de l’Etat de 16,6 milliards en 2020

Pour y faire face, Azali Assoumani a alors pris la décision d’alléger la fiscalité, dit-il, en faveur des entreprises et de soutenir leur trésorerie. Il évoquera par exemple le soutien de l’État, à hauteur de 5 milliards de francs, aux producteurs et préparateurs de la vanille. «La Banque centrale a demandé aux banques de reporter les échéances des prêts aux entreprises, sans frais ni pénalités de retard. Elle a mis en place un guichet de refinancement et un système de cotation des entreprises pour favoriser l’accès des plus performants aux financements bancaires», a-t-il rappelé sans oublier le besoin de financement de l’État pour 2020 qui avoisine les 16,6 milliards de francs. Des besoins qui, à en croire le président Azali Assoumani, seront couverts par les apports de l’État et ceux des partenaires.


«C’est pourquoi après examen du conseil interministériel et les avis des structures de gestion de la Covid-19, nous avons décidé d’assouplir les mesures afin de réguler l’activité économique, de manière à sauvegarder la stabilité sociale et l’équilibre économique», a-t-il indiqué, citant l’autorisation à nouveau des prières collectives, dans le respect des mesures barrières et de distanciation physique.


Le président a cité les mesures prises pour rouvrir également les écoles, en particulier les classes d’examen. «Bien entendu, nous devons redoubler de vigilance, ajuster les comportements et mieux respecter les mesures barrières», a-t-il recommandé, annonçant le report du couvre-feu de 23h à 5h du matin au lieu de 20h à 5h. Interdisant toujours les activités générant des attroupements tels que les festivités liées aux mariages, les cérémonies religieuses, les loisirs les marchés et les grandes surfaces, le chef de l’État a décidé de rouvrir en outre les frontières nationales, aérienne et maritime. «Des discussions sont en cours avec les compagnies aériennes en vue de l’ouverture progressive des frontières internationales», a-t-il informé.


Dans le cadre des mesures renforcées, le président Azali annoncera que les tests et les dépistages de la Covid-19 seront intensifiés «avec l’isolement, la surveillance et le traitement des cas positifs». Le chef a mentionné des prises en charge à domicile pour les patients asymptomatiques. En cette 45è fête de l’indépendance, le locataire de Beit Salam a insisté sur la paix et la concorde qui reste jusqu’à lors des valeurs sûres des Comores, pour la conquête de l’île sœur de Mayotte, illégalement occupée par la France.

«Le dialogue politique», «la réconciliation nationale»

Quant à sa vision de faire des Comores un pays émergent à l’horizon 2030, le président a montré que la population doit s’impliquer dans le combat contre la pauvreté. En se mettant au travail «pour concrétiser les acquis de ces dernières années, notamment ceux de la conférence de Paris». Pour le président, les maîtres mots restent «le dialogue politique», «la réconciliation nationale» qui sont, à l’en croire, les ressources nécessaires «pour conquérir l’indépendance économique de notre pays». «C’est cette voie que nous nous efforçons de suivre pour bâtir les Comores nouvelles dans la paix, la concorde et la prospérité», a-t-il annoncé, déplorant les appels à la haine, à l’affrontement et à la division.


Le président a lancé un appel solennel aux acteurs politiques à unir leurs forces pour l’unité nationale, la paix civile et la stabilité politique du pays pour pouvoir faire face aux défis de l’émergence. Rassurant que la sécurité des personnes et des biens, la défense et le maintien de la paix et de l’ordre public seront assurés sans défaillance, le président a appelé de nouveau tous ceux qui souhaitent l’accompagner dans le développement du pays à œuvrer pour la paix.
Au sujet de la recrudescence «inquiétante» des actes de violence et des agressions contre les enfants en particulier, le président Azali Assoumani a promis de prendre des initiatives et des mesures draconiennes dans les semaines à venir pour résoudre cette grande problématique des viols sur mineurs.

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