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Covid-19 I Que deviendront les déchets hospitaliers des trois centres de prise en charge ?

Covid-19 I Que deviendront les déchets hospitaliers des trois centres de prise en charge ?

Société | -

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Le ministère de la Santé a bien goinfré, fin mars, des équipements médicaux par des associations chinoises pour la prévention contre le Covid-19. Des outils qui sont actuellement usés, exposés et contaminés. Mais au final, ces matériels hospitaliers deviennent quotidiennement des déchets dangereux, car ils sont désormais déchets médicaux nécessitant une gestion particulière pour la protection de la biodiversité.

 

La question est de savoir si va-t-on assister à une gestion hasardeuse desdits déchets médicaux des produits utilisés dans le cadre de la lutte contre le Covid-19 ou plutôt à une gestion anticipée et préparée. Une interrogation légitime dans la mesure où la gestion des déchets médicaux dans le pays bat de l’aile après la panne de l’incinérateur du centre national hospitalier El Maarouf.

Il sera question cette fois-ci de parler d’une gestion des déchets médicaux au niveau national après la mise en place de trois centres hospitaliers chargés d’accueillir des patients testés positifs du coronavirus, sachant que le docteur Djabir Ibrahim, membre du comité scientifique chargé de la gestion et la prévention contre le Coronavirus, a affirmé dans une interview que le germe vit 48 heures sur le métal et le plastique. Il s’avère ainsi dangereux de jeter lesdits déchets dans les sites habituels de détritus ou dans des dépôts sauvages pour des risques de contamination ou de dangerosité pour l’environnement naturel et les populations environnantes.

Des menaces sanitaires majeures

Ali Issihaka Ali, chercheur au Centre national de documentation et de recherche scientifique (Cndrs), s’est déjà exprimé sur la dangerosité des sites de détritus dans le pays comme l’ancienne décharge de Selea, avant même le Coronavirus. «Ce dernier, s’observant dans les espaces exploités par les habitants à des fins agricoles, est chargé d’importants polluants essentiellement des métaux lourds (plomb, nickel, mercure, cadmium…) qui ne se dégradent pas. Ils s’accumulent petit à petit dans les tissus des plantes qui les absorbent et constituent des menaces sanitaires majeures pour les animaux comme pour l’homme à travers la chaîne alimentaire», a-t-il tiré la sonnette d’alarme.

A l’en croire, Il suffit de se rendre sur le lieu pour constater que douze ans après sa fermeture, les lixiviats, autrement dit, le jus provenant de la dégradation des déchets, mélangé avec l’eau des pluies, continuent à apparaitre sous forme d’écoulement. Le chercheur a également souligné que les endroits pollués par des métaux lourds, à l’image de l’ancienne décharge de Selea, exposent ceux qui les fréquentent quotidiennement à des risques de maladies graves, telles que : Anxiété, perte de mémoire, dépression, migraines chroniques, allergies, cancers, Alzheimer, maladies des reins, arthrites et sclérose en plaques.
Du coup, la gestion des déchets médicaux comme les déchets ménagers risque de provoquer une avalanche de mauvaises surprises, dans les 48 heures après usage d’équipement médical, auprès des agents chargés de s’en occuper et des sites destinés à l’enfouissement comme ça se déroule malheureusement depuis que l’incinérateur tombe en quenouille.

Incinérateur en panne

Interrogé par Al-watwan, Mahamoud Abdallah, chargé de communication du centre hospitalier national El-Maarouf, a fait savoir que la gestion des déchets produits suite au traitement du Covid-19 se fait dans un premier temps par une désinfection. «On commence par désinfecter les déchets hospitaliers produits dans le traitement des patients positifs de la pandémie. On ne peut pas les mélanger avec les déchets habituels de nos hôpitaux», a-t-il détaillé. A l’entendre, après cette désinfection, ces déchets médicaux sont acheminés vers le site de détritus de Shamadane, à la sortie de Bahani dans la région d’Itsandra.

Interrogé avant même le premier cas du Covid-19 dans le pays, le président du conseil scientifique, docteur Saïd Fazul, avait tenu à rassurer que la gestion de ces déchets médicaux a été au centre des débats et réflexions dans le cadre de la prévention contre la pandémie. «Certes, l’incinérateur est tombé en panne, mais nous sommes en train de chercher une solution rapide. Nous avons lancé ce débat avant même cette pandémie. C’est urgent et important pour le pays. Des partenaires se montrent prêts à nous accompagner. Il est question de décaisser les fonds pour lancer les commandes. C’est une question qui est d’actualité», s’est-il expliqué fin mars. A l’entendre, réduire ces déchets médicaux en cendres serait la solution «efficace» pour éviter les risques.

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