Les jours de congé décrétés ont été largement suivis ces dernières quarante-huit heures. En dehors des banques, institutions financières et représentations diplomatiques, "l’administration publique et assimilés" ont largement respecté le décret N°21-141/Pr du 22 décembre, "portant ouverture des divers rassemblements et incitation à l’atteinte de l’immunité collective". Cette incitation à l’atteinte de l’immunité collective est matérialisée par l’octroi de cinq jours de congé chômés et payés, du 23 au 27 décembre, sur l’ensemble du territoire.
Au cours de la première journée de ce jeudi 23 décembre, l’administration publique, les sociétés d’Etat et les diverses directions ont mis en place un service minimum. "Nous travaillons en service minimum, les agents retenus sont surtout les chauffeurs et le service de comptabilité car il serait impossible d’imaginer qu’il n’y aura pas de ravitaillement en fuel", a déclaré un agent de la Société comorienne des hydrocarbures (Sch). Même constat à la Société nationale de l’électricité (Sonelec). Le personnel retenu est seulement celui des services de recharge et d’intervention.
A la douane, la foule présente sur les lieux laisse croire à une journée normale. Toutefois, on a noté quelques absences d’agents mais rien de particulier. "La quasi-totalité des agents sont venus travailler", a déclaré un employé d’Exim Bank détaché à la douane. Au niveau des hôpitaux, "le service minimum, les urgences plus spécifiquement, est scrupuleusement respecté", a déclaré Mahamoud Abdallah, chargé de communication du Chn El-Maarouf.
A la place des banques, en dehors d’une légère fluidité de la circulation, rien ne laisserait penser qu’un congé payé de cinq jours vient d’être décrété. "Toutes les banques sont en activité. Nous ne sommes ni de l’administration publique, ni assimilés, nous sommes une institution privée et nous travaillons dans nos horaires réguliers", a déclaré un agent d’une banque. Même constat à l’Alliance française de Moroni qui a ouvert ses portes au public.
Au niveau des marchés, le train-train quotidien de Volo Volo n’a pas changé. Les embouteillages, les marchandes et marchands ne respectent pas bizarrement les mesures barrières. Une attitude qui étonne les clients, surtout les "je viens" rencontrés sur les lieux. "Aucune mesure barrière n’est respectée ici, pas de distanciation sociale, n’en parlons pas le port du masque. Rien ne se fait’’, a déclaré Mohamed Nasma, une jeune femme qui vit en France, venue passer quelques jours de vacances au pays. Sa copine est elle aussi scandalisée par le comportement des gens. ‘’Ces cinq jours de congé sont juste un grand repos, mais rien ne changera la situation si aucune décision n’est pas accompagnée d’une mesure contraignante’’, a-t-elle souligné.