Il y a 10 ans, jour pour jour, l’airbus A310 de la compagnie Yemenia Airways s’est abimé dans les eaux comoriennes, au nord de l’île de Ngazidja, avec 142 passagers et 11 membres d’équipages. A l’occasion de la commémoration de la 10ème année de cette catastrophe qui a endeuillé toute la nation comorienne, le ministère des Transports, en collaboration avec l’aviation civile, l’Adc, l’Asecna et Com-Air assistance, a organisé une conférence de presse au siège de l’Anacm à Moroni, dont l’objectif est de faire le bilan des 10 années en terme de mesures de sécurité prises et aux progrès réalisés au niveau des services des aéroports de Comores.
Pour l’occasion, le ministre des Transports maritimes et aériens, a tenu à présenter, au nom du gouvernement et à son nom personnel, ses condoléances aux familles des victimes du crash de l’A310 Yemenia. Il a ensuite fait un bref rappel de la journée du 29 juin 2009. Pour lui, c’est «une journée de chagrin» qui a marqué les mémoires de tous les Comoriens.
Bianrifi Tharmidhi a surtout insisté sur le bilan du crash en tirant les leçons. Il a montré que depuis 2009, les différents gouvernements ont multiplié les efforts pour rendre l’aéroport Internationale Moroni Prince Saïd Ibrahim « plus sûr, moins cher avec des services qui répondent aux besoins de la population ». A son tour, le secrétaire général du ministère des Transports, Ali Mohamed Hassane, a rappelé l’ordre du jour qui n’est autre que « le bilan et les progrès réalisés, dix ans après la tragédie du Yemenia ». Ainsi, il invitera les journalistes à ne pas axer leurs questions sur le volet judiciaire du crash, car selon lui, il relève de la compétence de la Justice, précisant que les conférenciers sont « des techniciens du domaine du transport aérien et non des avocats ».
Le directeur général des aéroports des Comores, Yasser Ali Assoumani, a, pour sa part, exposé les différents progrès réalisés au niveau de la sécurité de l’aéroport. Il a rassuré aux journalistes que « c’en est fini avec les avions qui ne respectent pas les conditions sécuritaires. Avec la politique du président Azali Assoumani de vouloir ramener le pays vers l’émergence à l’horizon 2030, nous avons pris toutes les dispositions nécessaires pour un aéroport qui respecte les normes internationales en matière de sécurité et de sûreté aériennes. C’est pourquoi d’ailleurs nous sommes dans la phase finale pour la certification », dira-t-il.
De leurs côté, le directeur général de l’Anacm et le représentant de l’Asecna ainsi que le directeur général de Com’Air assistance ont confirmé ces progrès considérables au niveau de la sécurité et dans tous les services. Ils ont annoncé que toute personne voulant faire un voyage aux Comores peut le faire sans aucune crainte. Toutefois, Ils acceptent qu’on ne peut pas oublier l’histoire (le crash, Ndlr) « car c’est un fait réel, même si le temps est révolu ». Acceptant qu’ils ne peuvent pas arrêter un accident, les autorités concernées ont tout de même montré que si jamais ça arrive « les services de sauvetages sont disponibles et biens équipés ».
Pour rappel, dans la nuit du 29 au 30 juin 2009, l’airbus A310 en provenance de Sanaa (Yémen) est disparu des radars de la tour de contrôle de l’aéroport de Hahaya alors qu’il s’apprêtait à atterrir avec à son bord 153 personnes. On notera la mort de 152 passagers et une seule rescapée, Bahia Bakar, 14 ans à l’époque. Un deuil de 30 jours avait été décrété, une enquête a été ouverte avec l’appui du Bureau français d’enquête (Bea) et sous l’égide du feu Ali Abdou, directeur du transport aérien à l’époque.
Les conclusions avaient fait état, six mois après le crash, « d’une erreur humaine ». La compagnie yéménite, a depuis, déserté le ciel comorien. Les familles des victimes ont été presque indemnisées après des années des longues batailles judiciaires. Mais, dix ans après, le deuil est difficile à gommer pour les dizaines de familles épleurées et la nation comorienne endeuillée à jamais (Lire ci-dessous le message du chef de l’Etat).
Chamsoudine Saïd Mhadji