Treize ans après le crash de l’A310 de la compagnie Yemenia Airways qui a fait 152 morts et une seule rescapée, Bahia Bakari, le procès sur cette tragédie sera ouvert ce lundi 9 mai au Tribunal correctionnel de Paris. A travers un communiqué de presse, l’Association des familles des victimes de la catastrophe aérienne du Yemenia Airways du 29 juin 2009 (Afvca) a exprimé son soulagement après une attente d’une douzaine d’années.
«La compagnie aérienne Yemenia Airways aura à répondre à compter du lundi 9 mai 2022 à 13h30 devant la 31ème chambre du tribunal judiciaire de Paris, pendant quatre semaines d’audience qui devraient s’achever le jeudi 2 juin 2022, de la mort des passagers et de l’équipage du crash survenu entre Sanaa et Moroni dans la nuit du 29 au 30 juin 2009», lit-on dans le communiqué. Aussi, «par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de prudence et de sécurité, imposée par la loi ou le règlement, en l’espèce notamment en maintenant les vols de nuit à destination de Moroni en dépit d’un dysfonctionnement des feux de l’aéroport dont elle avait connaissance et en ne dispensant pas à ses pilotes la formation suffisante». Pour ce qui est de la seule survivante, Bahia Bakari, «la compagnie aura également à répondre de ses négligences et manquements qui sont à l’origine des blessures subies».
Les familles réclament toujours la vérité
A travers ce procès, «l’Association des familles des victimes, la victime survivante et les centaines d’ayants droit des victimes décédées espèrent qu’enfin Justice sera faite et que la compagnie ne sera plus jamais amenée à assurer le transport de personnes physique entre la France, l’Europe et l’Union des Comores ou toute autre destination».Ça sera aussi l’occasion, selon le communiqué, de rappeler que «les familles se rendant périodiquement aux Comores, leurs associations et des lanceurs d’alerte avaient manifesté à de nombreuses reprises auprès de la compagnie et aussi par la presse et auprès des pouvoirs publics en raison du danger et la maltraitance causée par cette compagnie bien avant que ne survienne la catastrophe».
Par conséquent, «l’association des familles de victimes ne peut qu’exprimer à la fois sa satisfaction de voir enfin l’ouverture du procès après bientôt 13 années d’instruction, de procédure et d’attente mais ne peut aussi que ressentir une douloureuse et profonde frustration en ce que les responsables de la compagnie aérienne ne semblent pas à ce jour envisager de faire face à leur responsabilité et de répondre aux interrogations de la juridiction en pratiquant une totale indifférence dans une politique de la «chaise vide». Enfin, le président de l’Afvca, Saïd Assoumani, tiendra un point de presse à l’issue de la première audience de ce lundi 9 mai.