Prévue d’avoir lieu aujourd’hui, l’audience civile de l’affaire du crash du vol Y61103 d’Ab aviation suscite des interrogations au sujet du volet pénal. Selon un des proches des victimes de cet accident aérien, des inquiétudes portent sur le fait que six mois après ce drame, le parquet n’a toujours pas ouvert une information judiciaire.
Manque d’un juge d’instruction à Mwali
“La façon dont vont les choses, sans l’ouverture d’une information judiciaire, personne ne saura la vérité sur les causes réelles de cet accident qui a entrainé la perte de nos proches”, a déclaré cette source. Interrogé sur le fait qu’une information judiciaire ne soit toujours pas ouverte, Me Said Mohamed Said Hassane a soutenu que l’instruction n’est pas ouverte par le fait qu’à Mwali il n’y a pas de juge d’instruction. “En tout cas, le fait que le dossier ne soit pas confiée à un juge est très inquiétant”, a-t-il laissé entendre.
Pour ce proche des victimes, “l’absence d’un juge d’instruction ne doit pas être un obstacle dans la manifestation de la vérité. Il va falloir que le chef de l’Etat, garant du bon fonctionnement des institutions, procède à la nomination d’un juge d’instruction au tribunal de Fomboni ou confier le dossier à un magistrat instructeur de Moroni”. Dépité de cette réalité qui, selon lui, ne contribue pas à faire la lumière sur cette affaire, ce proche d’une victime, qui veut garder son anonymat a furieusement ajouté qu’il est “inconcevable qu’un palais de justice n’ait pas un juge d’instruction. Cette enquête du juge doit rapidement être engagée, sinon, nous ne pouvons jamais faire notre deuil”.
Le retard accusé dans l’ouverture d’une information judiciaire, signifiant, dans les usages, “la non existence d’un volet pénal dans cette procédure” nous rappelle ce qui s’est passé dans l’affaire Yemenia. Rappelons que lors de cet accident, l’information judiciaire ouverte à Moroni n’a pas été concluante. Le dossier est passé entre les mains de plusieurs juges d’instruction et Moroni n’a toujours pas établi la vérité sur cette catastrophe aérienne.
Lors d’une entrevue avec la presse, Me Said Larifou, un des avocats qui ont été constitués dans le volet pénal de cette affaire Yemenia, avait déclaré que “des manœuvres dilatoires ont été érigées afin de ne pas connaitre la vérité sur cet accident”.L’avocat n’avait pas cessé de crier partout où il témoignait de la procédure engagée contre la Yemenia. “A Moroni, l’enquête n’a jamais évolué, heureusement, la justice française qui a pris le relais et a procédé à des auditions et des commissions rogatoires nationales et internationales en France, en Jordanie, au Yémen et aux Comores”. Cette non évolution du volet pénal à Moroni a poussé le collectif des familles des victime à demander la tenue d’une audience pénale à Moroni, deux semaines après le procès parisien.