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Crash du vol Y61103 I L’interdiction des avions monomoteurs suscite des interrogations

Crash du vol Y61103 I L’interdiction des avions monomoteurs suscite des interrogations

Société | -   Faïza Soulé Youssouf

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L’annonce de l’interdiction des monomoteurs a été accueillie diversement par les professionnels du secteur. Une décision qui intervient un mois et demi après le crash du vol Y61103, un Cessna Caravan de la compagnie Ab Aviation.

 

L’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacm) a interdit dès le 12 avril dernier, la location et l’affrètement des appareils monomoteurs pour les vols commerciaux. Cette décision exclut les compagnies aériennes qui en sont propriétaires, lesquelles peuvent donc poursuivre leurs opérations. La note intervient un mois et demi après le crash du Cessna Caravan (un monomoteur) de la compagnie Ab Aviation. Elle a été froidement accueillie par le président directeur général d’Int’Air Iles, Seffoudine Inzoudine, qui exploite un Cessna Caravan. “La décision n’est pas justifiée.

 

L’Aviation civile sait pertinemment que pour le crash du 26 février, il ne s’agissait pas d’une panne de moteur. Si c’était le moteur, l’avion aurait amerri”, a-t-il fait savoir. Pour lui, les causes de l’accident survenu au large de Mwali sont à chercher du côté de la météo ou alors ailleurs. “Il y a eu coupure brusque des communications. Cela veut dire que l’avion s’est enfoncé directement dans l’eau”, a avancé notre interlocuteur.

 

En revanche Ezi-Eldine Youssouf, consultant en aéronautique et collaborateur de la compagnie R Komor, apprécie la décision prise par le régulateur du secteur aérien. “Bien que les monomoteurs soient des avions solides, l’absence de dispositifs de recherches et de sauvetage aux Comores doit nous pousser à la plus prudence possible. Que les deux moteurs d’un bimoteur tombent en panne en même temps ce serait une situation peut courante. En revanche, pour ce qui est d’un avion doté d’un seul moteur, c’est un peu plus compliqué en cas de panne”, a-t-il expliqué.

 

L’avocat des familles des victimes du crash du 26 février, Saïd Mohamed Saïd Hassane, lui est plus circonspect. “Que sait-on aujourd’hui qu’on ne savait pas hier ? Pourquoi cette décision est-elle prise ? Les causes de l’accident seraient-elles liées à ce type d’appareil ? L’enquête technique a-t-elle rendu ses premières conclusions ? Si c’est le cas, nous, familles des victimes, ne sommes pas informées ?”, s’est-il longuement interrogé. Pour rappel, le 26 février, un avion transportant 12 passagers et deux membres d’équipages disparaissait des radars. Le fuselage n’a toujours pas été retrouvé. Un corps non identifié a été repêché par des pêcheurs de poulpes non loin de Djoiezi, à Mwali.

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