logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Crash du vol Y61103 I Saïd Mohamed Saïd Hassane : «La Justice doit nous redonner espoir»

Crash du vol Y61103 I Saïd Mohamed Saïd Hassane : «La Justice doit nous redonner espoir»

Société | -   Faïza Soulé Youssouf

image article une
Au cours d’une rencontre avec la presse, l’avocat des familles des victimes du crash du 26 février a annoncé avoir assigné la compagnie Ab Aviation en «référé provision». L’audience se tiendra demain au tribunal de première instance de Moroni. A son tour, Ab Aviation a attaqué en justice Fly Zanzibar à qui elle avait loué l’avion qui a fait le crash et son assureur.

 

L’avocat des familles des victimes du crash du 26 février a, au cours d’une rencontre organisée hier avec la presse, informé de la tenue d’une audience en référé provision ce jeudi au palais de justice de Moroni. Dr Saïd Hassane Saïd Mohamed a déclaré face aux journalistes qu’aucun ayant-droit n’avait reçu d’indemnité provisionnelle plus de 3 mois après le crash de l’aviation de la compagnie Ab Aviation qui a coûté la vie à l’ensemble des passagers (12) et aux deux membres d’équipage. «C’est pour cette raison qu’en tant que représentant de 8 des 11 familles des victimes, j’ai assigné la compagnie Ab Aviation en référé provision demain», a-t-il dit. Il y aurait, selon lui, «101 ayants-droits, l’indemnité provisionnelle est de 5 millions de francs par tête, le total s’élève donc à 505 millions» de francs. «La compagnie Ab Aviation aurait dû avancer ces provisions en attendant l’indemnisation par l’assureur, ce qui ne fut pas le cas. Nous avons donc, par la suite, voulu procéder à une saisie conservatoire de ses comptes bancaires mais elle n’a pas pu être exécutée en raison de l’insuffisance des provisions», a indiqué l’avocat.

Des provisions en attendant l’indemnisation

Ce qui est étonnant, selon le conférencier. «Le patronat avait pourtant fait valoir la solvabilité de la compagnie aérienne se basant sur un audit financier et son accompagnement par deux banques de la place», a rappelé Saïd Hassane Saïd Mohamed.Il fait ainsi référence à la conférence de presse tenue conjointement par la Nouvelle Opaco, le Modec et le Synaco en avril dernier. Ces organisations du secteur privé défendaient Ab Aviation et demandaient la restitution de la licence de vols de la compagnie.


C’est dans ce contexte que le conférencier demande donc au juge de référé «de rendre justice. De redonner espoir aux familles des victimes. Nous voulons être rassurés que les proches que nous avons perdus lors du crash étaient des hommes, des femmes, des enfants et non des rats», a-t-il insisté. La Gazette des Comores, dans son édition du 11 avril, nous apprend qu’Ab Aviation avait attaqué en justice Fly Zanzibar à qui appartient l’avion qu’elle exploitait et son assureur. Le même journal a assuré que l’agrément suspendu le 19 mars dernier lui a été restitué. Al-watwan a contacté son avocate, Me Mohamed Zeina Fatoumiya pour de plus amples informations. «Je laisse passer le cap de la première audience qui se tient demain», a-t-elle répondu.


Trois mois après sa nomination, la commission d’enquête chargée d’enquêter sur le crash aurait rendu ses conclusions. L’association des familles des victimes assure ne pas avoir reçu une copie du rapport mais estime que «l’information est probablement vraie». Approché, l’enquêteur principal Jean-Marc Heintz dit être tenu par le secret professionnel. «Je ne peux rien commenter au sujet du crash de l’avion loué par Ab Aviation», a-t-il fait valoir. Pour rappel, l’Aviation civile a été également assignée en intervention forcée par les familles des victimes en tant que gendarme et garante de la sécurité aérienne.

L’arrivée du Bureau d’Enquête et Analyses (Bea) a été annoncée à plusieurs reprises par le ministre des Transports de l’époque, Ahmed Ali Bazi, en vain. Il était censé apporter son expertise technique aux autorités comoriennes dans la recherche du fuselage, des corps et sur les raisons du crash. Sur les 14 occupants de l’avion accidenté le 26 février, seul un corps de sexe masculin non identifié à ce jour a été découvert par des pêcheurs de poulpes le 3 mars sur le littoral de Djoiezi. L’aéronef et le reste des passagers sont toujours introuvables.

Commentaires