Le secrétaire général du ministère des Transports maritime et aérien a signé le 19 mars dernier, la décision N°22/052/Mtma/Sg portant «suspension de l’agrément N°20/098/Mpteni-Tma/Sg de la compagnie de transport aérien d’Ab Aviation». En effet, le premier article de cette décision indique que l’agrément N°20/098/Mpteni-Tma/Sg du 30 juillet 2020 de la compagnie de transport aérien d’Ab aviation est suspendu.Il est précisé dans l’article 2 que “le secrétaire général du ministère des transports maritime et aérien et le directeur général de l’aviation civile et de la météorologie sont chargés en ce qui les concerne de l’application de la présente décision”. Selon le directeur de cabinet du ministère des Transports, cette décision est motivée en premier lieu par “l’absence remarquable du patron de l’agence Ab aviation à Mwali pendant les recherches des corps et de l’épave, alors que c’est son avion”. Selon Taoufik Mohamed, c’est le directeur de l’agence qui devrait “jouer le rôle le plus important”.
Il ajoutera, en outre, que selon le code de l’aviation, avant que l’assureur n’intervienne, la compagnie devait subvenir aux besoins immédiats des familles des victimes à hauteur de 500 000 par tête, “chose dont il n’a pas faite malheureusement, sous prétexte qu’aucune famille ne l’a demandée” avance-t-il.
Selon toujours le directeur de cabinet du ministère des Transports, une des raisons qui ont poussées le ministère à suspendre son agrément : “la non-communication”. Il ajoute : “cela fait presque trois semaines que le ministère demande l’identité de l’assureur, en vain”. Taoufik Mohamed précise : “Il ne nous a donné ni le nom ni l’adresse, ce qui laisse croire qu’il n’avait pas assuré son avion» laisse-t-il entendre, avant de souligner qu’il y’a “d’autres irrégularités qui montrent que Ab est en difficultés financières”, donc “il ne peut pas voler parce qu’ il n’est pas en mesure d’assurer la sécurité des passagers. Il est cloué au sol en attendant que la commission d’enquête termine son travail”, confie Taoufik Mohamed.
L’indemnisation des victimes
En réponse au directeur général de l’Anacm, le directeur général d’Ab Aviation a tenu à « rassurer sur les points évoqués concernant les dispositions mises en place pour la procédure d’indemnisation des familles des passagers du vol Y9 1103 du 26 février2022”.Dans un courrier en date du 10 mars, Ayad Bourhane citera la mise en place d’une cellule d’accueil des familles avec l’assistance d’un psychologue et l’ouverture d’une liste pour les familles des passagers sur laquelle ils recueillaient toutes les informations concernant le nom des ayants droits légaux et les noms des représentants des familles pour toute communication (…).Ayad Bourhane mentionne également dans cette lettre la création “d’un groupe de discussions sur WhatsApp avec ces membres des familles afin de rester en contact permanent avec eux”. Il rappellera, en outre, que durant la phase des recherches “nous avons mis à disposition, à nos frais, un avion de type Caravan ainsi qu’un bateau afin d’assister et appuyer les équipes déjà en place”.
S’agissant de l’indemnisation, il informe que son partenaire Fly Zanzibar, exploitant de l’avion accidenté, a d’ores et déjà pris contact avec l’assureur de l’avion, la société Phoenix Assurance of Tanzania company limited, représenté par son courtier en assurance, la société Aib. «cette dernière a mandaté la société McLarens Aviation aux fins d’entamer les procédures de rigueur aussi bien auprès des familles que d’Ab aviation ou toute autre tierce personne concernée […]”, se justifie Ayad Bourhane qui indique qu’ Ab aviation fera le nécessaire pour assister les familles dans un rôle “de facilitateur entre elles et l’assureur pour les questions relatives à la traduction ou tout autre élément pouvant aider à la communication (…) ».
Asa