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Crash du vol Y91103 d’AB aviation I Des opérateurs économiques appellent à «la vigilance»

Crash du vol Y91103 d’AB aviation I Des opérateurs économiques appellent à «la vigilance»

Société | -   Nassila Ben Ali

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Des opérateurs économiques dénoncent «les agissements» du ministère des Transports. Selon la Nouvelle Opaco, le Synaco et le Modec, tous réunis pour exprimer leur inquiétude, le directeur de cabinet a tenu un point de presse «truffé de contre-vérités». Les organisations patronales appellent à plus de retenue et à attendre les conclusions de l’enquête ouverte pour passer à des sanctions afin de soutenir la compagnie pour sa survie.

 

Les organisations regroupant les opérateurs économiques (Nouvelle Opaco, Synaco, Modec) ont convié la presse hier, lundi 28 mars, au restaurant le Select pour s’exprimer par rapport à la gestion de la crise post-crash. A l’occasion, la présidente de la nouvelle Opaco a tenu tout d’abord à exprimer la solidarité de l’organisation envers leur collègue. Sitti Djaouharia Chihabidine a rappelé que le pays vit un drame terrible depuis le crash du 26 février 2022 au large de Mwali, lequel a entrainé la disparition de 14 personnes. «Il s’agit d’une catastrophe qui a meurtri la compagnie et les dirigeants d’Ab aviation, lesquels traversent les pires moment d’une entreprise plus particulièrement du secteur aérien», a-t-elle expliqué.

Attendre les conclusions de l’enquête ouverte

La présidente de la Nouvelle Opaco a, au nom des opérateurs économiques, pointé du doigt l’attitude du ministère des Transports qui, au lieu d’attendre les conclusions de l’enquête ouverte - laquelle est dirigée par une commission indépendante - pour déterminer les causes de l’accident, en tirer les recommandations et situer les responsabilités des uns et des autres, se livre à une escalade verbale visant à dénigrer le patron de la compagnie Ab aviation, mais également à des sanctions. «On sanctionne d’abord avec la suspension de l’agrément de la compagnie Ab aviation à un moment où celle-ci avait le plus besoin de soutien pour sa survie. Ainsi, la nouvelle organisation patronale des Comores (Nouvelle Opaco), le mouvement des entrepreneurs comoriens (Modec) et le syndicat national des commerçants (Synaco) s’inquiètent de la tournure prise par cette affaire et de la manière avec laquelle elle est traitée par le ministère des Transports qui a tenu un point de presse de contre-véritée pour justifier l’injustifiable», a-t-elle fustigé.

Les opérateurs économiques exhortent ainsi les parties prenantes à cet accident à plus de retenue et à ne pas empiéter sur les enquêtes techniques et judiciaires pour la manifestation de la vérité. «La fermeture des entreprises considérée ces derniers temps comme la solution à tous les problèmes n’est qu’une aberration. Le développement de ce pays passera forcément par le secteur privé que certains veulent abattre à tout prix», a-t-elle déclaré.Même son de cloche pour le président du Modec, Mourad Bazi, qui montre que dans d’autres pays, au lieu de passer immédiatement aux sanctions, on pense aux mesures d’accompagnement de la compagnie «pour corriger les éventuelles erreurs» et surmonter les épreuves post-accident. «Sous d’autres cieux, la solution de sauvegarde est privilégiée», a-t-il insisté.


Pour sa part, le vice-président de la Nouvelle Opaco, Hamidou Mhoma, a rappelé que «cette réaction» des opérateurs «n’est pas la première» car ils avaient exprimé leur sympathie envers les familles endeuillées dès le début, ils ont partagé le deuil, ils ont participé à la cellule de crise mise en place à l’hôtel le Retaj, «à l’initiative d’Ayad Bourhane». «Nous tenons aujourd’hui à exprimer notre inquiétude face aux agissements du ministère des Transports. Nous appelons ainsi à la vigilance et à attendre les conclusions de l’enquête pour savoir comment réagir», a-t-il expliqué.

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