Le procès pénal de l’affaire du crash de l’Airbus A310 a débuté hier 9 mai à Paris. Cette audience va durer quatre semaines, c’est-à-dire du 9 mai au 2 juin prochain. Le tribunal correctionnel de Paris va examiner les responsabilités des uns et des autres dans cet accident et l’audience se déroulera dans une fréquence de quatre jours par semaine. La première et la deuxième semaine du procès seront consacrées aux causes et aux circonstances de l’accident ainsi qu’aux travaux de confirmation des identités des corps.
13 ans après les faits
La troisième semaine sera dédiée aux témoignages dont celui de l’unique survivant de l’accident et d’une bonne cinquantaine de membres des familles de victimes pourraient témoigner contre la compagnie et la dernière semaine réservée aux réquisitions du parquet et aux plaidoiries des avocats. À l’issues de ces quatre semaines de procès, la compagnie yéménite pourrait endurer “jusqu’à 225 mille euros d’amende” pour les faits “d’homicide et blessures involontaires”, d’après Said Assoumani, président de l’association des familles des victimes de la catastrophe aérienne (Afvca)
La recherche de la vérité
“Enfin, le procès pénal est là”, a-t-il mentionné. Ce sentiment de soulagement manifesté par ce combat de première heure dans la recherche de la vérité dans cet accident n’apporte pas une satisfaction totale. Pour le président de l’Afvca, ce procès pénal qui se déroule 13 ans après les faits manque une pièce importante, les représentants de la compagnie aérienne. “Les familles seront cependant face à un banc de prévenu vide”, a-t-il déploré. Selon lui, Le Yémen est déchiré par la guerre, “aucun représentant de la compagnie qui contestait tout manquement, ne répondra présent” à cette audience tenue à Paris.
A en croire ce combattant, “ces 13 années ont été très longues et épuisantes, psychologiquement, moralement et physiquement”. Rappelons que le crash de l’airbus A310 de la compagnie yéménite a eu lieu au large des Comores, le 29 juin 2009. Il s’agit de la plus grave catastrophe enregistrée par les milieux des transports devant le naufrage du Samson en 2004, l’accident maritime du Niyati Soifa en 1996, le Moubaraka en 2006, le bateau “Ile d’Anjouan” en 2009, le naufrage du Madjriha en 2011 et le vol Y61103 d’AB Aviation le 26 février 2022 au large de Mwali.
Le crash de la Yemenia a tué 152 personnes et a laissé une seule survivante, Bahia Bakari, âgée 12 ans à l’époque. L’appareil entamait son atterrissage à l’aéroport avec à son bord 142 passagers et 11 membres d’équipage. Ces passagers étaient composés essentiellement de Comoriens et de 66 français. A quelques kilomètre des côtes comoriennes, l’appareille heurte l’océan indien avant de s’enfoncer dans l’eau. La compagnie nationale yéménite qui opérait des vols entre Paris ou Marseille, Sanaa est jugées depuis hier, 13 ans après les faits.