Onze ans après le crash du vol A310 de la Yemenia, l’Association des familles des victimes de la catastrophe aérienne (Afvca) s’est réunie en assemblée générale et a adopté deux motions. Il s’agit des “poursuites pénales engagées contre la compagnie yéménite suite à la catastrophe aérienne du 29 juin 2009 et la recherche de la vérité” et la question de l’indemnisation des familles des victimes. Sur ce volet pénal, qui s’est soldé par le renvoi devant le tribunal correctionnel de la personne morale Yemenia Airways, l’Afvca se réjouit de cette décision du juge parisien. “L’Association souhaite que l’affaire soit désormais rapidement soumise au tribunal correctionnel de Paris, afin que la compagnie aérienne soit condamnée et ne soit plus jamais amenée à assumer le transport de personnes physiques entre la France et l’Union des Comores”, a mentionné le communiqué de presse de l’Afvca.
En dehors de ces responsabilités pénales engagées contre la compagnie yéménite, l’Afvca se montre également satisfaite d’être informée de la gravité des fautes commises par la compagnie aérienne et mise en lumière par l’instruction. Il s’agit notamment du fait “d’avoir maintenu les vols de nuit à destination de Moroni en dépit du dysfonctionnement des feux de l’aéroport”, a fait savoir ce communiqué. Selon toujours ce document de presse de l’Afvca, l’autre faute commise par la compagnie est relative à la formation. “Les pilotes n’avaient reçu ni la formation initiale suffisante, ni la formation récurrente, ni les entraînements et les exercices nécessaires. L’instruction a en outre révélé que le pilote avait insuffisamment piloté, et n’aurait pas dû être maintenu dans ses fonctions en raison de nombreuses périodes d’inactivité”.
Au sujet des indemnisations des familles de victimes. L’Afvca manifeste son incompréhension par rapport à la résistance abusive des assurances à exécuter leurs engagements transactionnels au préjudice de 272 ayants droits des victimes. L’Afvca manifeste son mécontentement face à l’attitude des réassureurs et assureurs de la compagnie aérienne, alors qu’une transaction globale a été souscrite avec elle par les ayants droits et proches des victimes. “Depuis plus de onze années de procédures les assureurs refusent de la manière la plus arbitraire à procéder au paiement des indemnités revenant à 272 d’entre eux, et ceci malgré des engagements transactionnels définitifs. Par une sorte de tri sélectif infondé et arbitraire, seule une partie des proches des victimes a reçu les indemnisations promises”, déplore l’association dans ce communiqué.
Pour faire valoir ses droits, l’Afvca fait savoir qu’elle s’engage à tout entreprendre pour mettre un terme à “l’impunité et à l’inaccessibilité à des condamnations judiciaires efficaces, les assureurs, co-assureurs ou réassureurs en raison de l’organisation pour une large part occulte et de la complexité d’un système conçu par les assureurs aériens pour être judiciairement intouchables”.