Le tribunal correctionnel de Paris se prononcera, le 14 septembre prochain, sur le volet pénal de l’affaire du crash de l’airbus A310 de la compagnie yéménite. A Paris, cette compagnie est jugée pour “homicides et blessures involontaires” après cet accident survenu en 2009 au large du pays et qui a entrainé la morts de 152 personnes.
Ces 152 personnes à bord de cet appareil comprenaient de 75 personnes de nationalité comorienne, 66 français, 11 membres de l’équipage et une seule survivante. Ce renvoi a été décidé à l’issue de quatre semaines d’audience tenue devant le tribunal de Paris.
“Dissocier les intérêts civils et la vérité sur le crash”
Durant ces quatre semaines d’audience, du 9 mai au 2 juin, les deux premières ont été consacrées aux causes, aux circonstances de l’accident et aux travaux d’identifications de corps.Quant à la troisième semaine, elle était consacrée aux témoignages d’environ une cinquantaine de familles des victimes dont celui de Bahia Bakari, unique survivante de l’accident. Et la quatrième semaine était réservée aux plaidoiries des avocats et aux réquisitions du parquet. Cette audience tenue à Paris concernait seulement les 66 français qui ont perdu la vie au cours de cette catastrophe aérienne.
Au sujet de ces réquisitions, le procureur a requis l’amende maximale de 232.500 euros soit 114, 390 million de francs comoriens contre la compagnie Yemenia Airways. Le tribunal ayant constaté de “nombreuses erreurs de pilotage à l’approche de l’aéroport de Moroni” qui a conduit le parquet à requérir cette peine pécuniaire. En dehors de cette amende maximale, le parquet a martelé “cette erreur de pilotage” et a également soutenu au cours de ses réquisitions que “la compagnie a participé dans ces erreurs qui ont conduit à la catastrophe”.
Au moment des plaidoiries, et contestant “les manquements martelés par le parquet”, repris par la partie civile, les avocats de la compagnie yéménite ont demandé la relaxe. Du côté de la partie civile, Me Bahassani Ahmed a soulevé le principe de la compétence universelle de la loi pénale.Selon lui, “cela est dans le but d’inclure toutes les victimes, y compris celle de nationalité comorienne”. Au sujet de cette catégorie de victimes, Me Bahassane Ahmed a fait savoir qu’il revient au juge d’instruction comorien de poursuivre son enquête qui peut aboutir à la responsabilité de l’agence pour la sécurité de navigation aérienne et Airbus. “Le juge d’instruction français a protégé Airbus et la société de maintenance de Singapour qui est une filiale d’Airbus. Au terme de son intervention”, dit-on. L’avocat a ajouté “qu’on ne saura jamais la vérité sur les causes de l’accident et il faut dissocier les intérêts civils et la vérité sur le crash”.