Le président de l’association des familles des victimes de la catastrophe aérienne (Afvca), de passage à Moroni, a tenu une conférence de presse hier, lundi 25 juillet, pour informer les familles des victimes et l’opinion publique comorienne sur le déroulement de l’audience qui a eu lieu à Paris du 9 mai au 2 juin dernier. Said Assoumani a précisé que ce compte-rendu était nécessaire dans la mesure où le procès pénal relatif au crash de l’Airbus A310 reste un des principaux objectifs de l’Afvca.
Honorer la mémoire des victimes
“L’association a plusieurs objectifs, notamment, assister les familles des victimes dans leurs démarches administratives et judiciaires, préserver la mémoire des disparus, mais également l’amélioration des conditions sécuritaires des transports aériens entre la France et Moroni”, a-t-il indiqué, précisant qu’au sujet de la mémoire des victimes, l’association veille à ce qu’il y ait des célébrations annuelles à Moroni et/ou en France, S’agissant du procès, cela va permettre, à en croire Said Assoumani, de connaitre ce qui s’est réellement passé dans la nuit du 29 juin 2009. Pour percer ce mystère, le président de l’Afvca a déclaré que leurs interrogations se portaient sur les causes de cet accident et les responsabilités. Les réponses à ces questions ne sont pas faciles à obtenir. “Nous sommes des associations contre des Etats. Nous étions en face d’une compagnie aérienne qui appartient à deux Etats, le Yémen et l’Arabie Saoudite qui avait des parts dans la société, contre l’Etat comorien de par son aéroport et la France, notre pays d’adoption, les Etats-Unis qui a fait louer l’appareil. Nous n’étions pas à armes égales”, a-t-il expliqué.
Exprimant sa satisfaction prés la tenue de ce procès, le président de l’Afvca a soutenu que “le bilan est positif” car, selon lui, “le Yémen voulait tout faire pour empêcher l’existence de l’affaire Yemenia”. “Nous avons mené ce combat pendant 13 ans et nous sommes arrivés à ce stade. Nous devrons être fiers d’avoir fait ce travail et d’arriver à ce procès que nous avons tous attendu. Nous espérons aujourd’hui une sanction pénale contre la Yemenia”, a-t-il résumé.
Soulignant l’importance de ce procès parisien contre la compagnie Yemenia, Said Assoumani a ajouté que cela était une question de dignité. “Il ne fallait pas que nos proches ayant péri dans cet accident soient oubliés et qu’on n’en parle plus du tout. Nous avons fait un serment là-dessus et nous nous sommes dit que cela prendra le temps qu’il faudra, mais nous devrons avoir ce procès et nous l’avons eu. La procureure a requis 130 mille euros d’amende, c’est une faible somme, mais dans la situation présente, il n’est pas question de chiffre, mais plutôt de principe. Je pense que le contenu de la sanction n’est pas important, ce qui est important c’est la sanction pénale elle-même”, a-t-il précisé avec beaucoup de fierté. Ce procès dont le verdict est attendu le 14 septembre prochain concerne les ressortissants français ayant péri dans cet accident.
Un procès pénal à Moroni
Quant aux victimes comoriennes, elles ont simplement étaient évoquées, mais leurs cas n’ont pas été traités. Sur ce point, le président de l’Afvca a soutenu que selon la loi française, le procès a été organisé pour les ressortissants français. “Il y a une procédure pénale ouverte à Moroni en 2009, en même temps qu’en France. Cette procédure est apparemment en cours, nous ne savons pas exactement où elle en est. Mais si on a besoin de nous pour soutenir cette procédure de Moroni, nous serons là à 100%”, a rassuré Said Assoumane. Concernant la réouverture de ce dossier, le président de l’Afvca pense que les avocats pourront trouver une solution, à savoir “l’organisation d’un procès à Moroni”.