Les pneus arrière du Fokker 50 de la compagnie R-komor ont crevé lors de l’atterrissage de l’aéronef à 9 heures 35 ce mardi à l’aéroport de Wani. Sur place, ni le service d’exploitation ni celui de sûreté n’ont voulu répondre à nos questions. Selon les informations du responsable de l’agence à Ndzuani, il s’agit simplement d’une crevaison d’un pneu du côté gauche. «Les 43 passagers sont chez eux et sans la moindre égratignure », assure R-komor.
À l’aéroport, en milieu de journée, les techniciens de maintenance étaient sous l’avion pour réparer le pneu. Ni l’aéronef ni les passagers n’ont été touchés. Chami Fardi, le responsable de la compagnie à Ndzuani, a apporté ses explications. «C’est après l’atterrissage qu’un pneu du côté gauche de l’aéronef a crevé. Le capitaine a atterri sans problème. Nous n’avons aucune autre anomalie dans l’appareil. Effectivement, nous avons effectué notre inspection comme d’habitude avant le décollage à Hahaya. Les passagers sont en ce moment même en sécurité chez eux», a-t-il rassuré.
Quelles causes ?
Ce dernier a pointé du doigt l’état de la piste d’atterrissage. Selon lui, les aéroports de Ndzuani et de Mwali ne sont pas bien équipés. «Je voulais simplement souligner que nous n’avons pas les équipements nécessaires. Tout est basé à Moroni. Dans les îles, les pistes d’atterrissage sont très mauvaises. Même pour le carburant, il faut le charger à Hahaya», a affirmé le chef de la compagnie dans l’île. Un expert national en aviation civile explique, sous anonymat, les probables causes de cette crevaison : «Les pneus d’un avion sont conçus de manière à pouvoir supporter tout type d’atterrissage en tenant compte des caractéristiques de la piste utilisée par l’avion. Ils sont remplis d’azote gazeux pour empêcher tout dégonflement progressif. Étant les seuls trains équipés de freins dans un avion, ils sont plus souvent sollicités au décollage, surtout en cas de décollage interrompu, et à l’atterrissage. La température du carbone des freins peut dépasser les 2 000 degrés Celsius. Par conséquent, il y a une génération de plus de chaleur, la pression des pneus augmente et un risque d’éclatement des pneus est prévisible.
Pour éviter un tel incident, les avions de ligne sont équipés d’un système automatique de dégonflage qui réduit la pression à un niveau requis pour un meilleur atterrissage.»Nous avons interrogé cet expert au cas où la cause serait due à une défaillance du système ou à un projectile sur la piste. «Cela engendrerait des dégâts matériels et des blessures aux passagers. Dans le pire des scénarios, si les ailes touchent le sol et qu’il y a une fuite de kérosène, à la moindre étincelle, l’avion peut prendre feu », détaille-t-il.Ce ne serait pas la première fois chez nous que les pneus d’un avion crèvent lors d’un atterrissage. Ce qui nous amène à nous demander s’il y a une réglementation aux Comores concernant les pneus des aéronefs.