Après trois heures de discussion, la réunion organisée, hier matin à la gendarmerie de Moroni suite au barrage mis en place depuis mercredi dernier, pour barrer le passage aux camions poubelles, est renvoyée à ce vendredi matin. Tenue entre la gendarmerie, le ministère de l’Intérieur, les cinq communes d’Itsandra, l’ancien et actuel comité de pilotage de la déchèterie, le maire de Moroni et les préfets du Centre et d’Itsandra, cette rencontre avait pour objet de trouver une solution suite à la crise (régulière) des ordures survenue suite à l’interdiction d’accès du camion poubelle.
Au terme de cette réunion, l’officier de la gendarmerie qui dirigeait la rencontre a fait savoir que la réunion de ce matin sera “restreinte et réunira seulement les maires de la région, un représentant du ministère de l’Intérieur, les deux préfets et un membre du comité de pilotage”.
Selon l’officier de la gendarmerie, à l’issue de cette réunion, les participants se sont mis d’accord pour mettre en place un nouveau comité de pilotage pour la gestion de la déchèterie et de réexaminer la manière de traiter les déchets.
“Brûlez vos ordures”
Les conclusions prises à l’issue de cette rencontre prévoient également de réunir la commission de gestion du site et le gouvernement afin d’étudier la manière de transférer le site et la reprise des activités des camions poubelles en attendant de trouver une solution.
Ce dernier point n’a pas semblé faire l’unanimité des participants. Pour les jeunes qui ont bloqué le passage des camions poubelles, “il est hors de question de reprendre les activités avant que le problème des odeurs nauséabondes des camions soit solutionné car il y va de la santé des riverains de la décharge”, a déclaré Kassim Mohamed, qui fait partie de ceux qui ont bloqué le passage du camion vers le site des déchets. Selon lui, l’interdiction est la conséquence du manque de traitement des déchets.
Les déchets de tout genre, hospitaliers et ménagers sont entassés sans la moindre forme de traitement et avec le temps cela va entrainer un réel problème de santé dans la région, voire pour le pays tout entier.
Soucieux de la santé publique de sa région natale, Kassim Mohamed a au cours de son intervention ajouté que les résultats de l’étude d’impact environnemental présentés au riverain de la déchèterie sont erronés. “Nous avons effectué notre propre étude, nous avons appris que l’endroit où a été installée la déchèterie contient une nappe phréatique souterraine, ce qui veut dire que cette eau ne pourra jamais être exploitée et demandons le transfert de cette déchèterie vers un autre endroit”.
Pour le maire de la capitale, Cheick Ali Bacar Kassim, l’interdiction d’accès des camions poubelles vers la déchèterie va causer un sérieux problème d’hygiène dans la capitale. “Si une solution n’est pas trouvée, je serai dans l’obligation de fermer les deux marchés de la capitale. Pour les déchets ménagers, nous allons ordonner à ce que chacun les brûle chez-lui car nous ne pouvons pas laisser les marchés fonctionner, si nous n’avons pas d’endroit pour jeter les ordures”. En langue nationale, le maire de la capitale a déclaré que s’il n’a pas d’endroit pour jeter les ordures,
je ne peux pas les manger, sois je les déverse à la mer ou je ferme le marché. Je n’ai pas d’autre solutions.
Quant au député d’Itsandra Sud, Tocha Djohar a assuré la continuité des négociations afin de débloquer le passage des camions. A son tour, Mohamed Soilihi, un des responsables des sociétés de transport des déchets, s’est engagé à se mettre à la disposition des acteurs en vue de sortir de cette crise.