Des étudiants comoriens sont en détresse au Soudan. La lutte pour le pouvoir, déclenchée dans la capitale soudanaise depuis samedi 14 avril entre deux chefs militaires rivaux, a dégénéré en guerre meurtrière pour la population et dévastatrice pour le pays de 45 millions d’habitants où la faim touche plus d’un tiers de la population. Conséquences : Plus de « 270 » civils ont été tués depuis le déclenchement des combats, des marchés et boutiques complètement détruits, plongeant le pays tout entier dans une crise totale.
Joint au téléphone, Saifidine Ismael, étudiant en première année, poursuivant une formation en volontariat et se trouvant au Soudan depuis trois mois, a déclaré, la voix tremblante, terrifiée par cette situation inquiétante: «nous avons peur car nous ne pouvons pas dormir tranquillement depuis plusieurs jours. Les tirs se font entendre de là où nous sommes car nous vivons à 1,5 kilomètre et ça fait vraiment flipper. Nous sommes repartis en deux catégories dans les cités. Celle où les filles habitent est toute près de la zone de combat et elles vivent vraiment un calvaire. Une de nos sœurs s’est évanoui à cause des bruits et a dû être obligée d’être évacuée à l’hôpital mais heureusement elle va mieux».
Une évacuation d’urgence
Toujours la peur au ventre, l’étudiant poursuit a précisé que le mercredi dernier, «un appel à un cessez le feu de 24 heures a été déclaré par les deux camps pour permettre de dégager les cadavres qui gisent un peu partout et aux secouristes d’emmener les blessés dans les hôpitaux. Cela aurait pu arranger les citoyens désireux de faire quelques courses mais l’appel n’a pas été respecté et les tirs ont commencé à retentir».
L’étudiant n’a pas manqué de remercier l’association des étudiants comoriens en Tunisie, qui, par le biais de son président, « n’a ménagé aucun effort pour subvenir aux besoins des étudiants» en rupture de stock en cette période de Ramadhwani. «Dans notre cité, nous avons eu la chance de faire nos courses à quelques jours du début du Ramadhwani mais il y a quelques condiments qui nécessitent le déplacement vers la boutique du quartier. Hélas, les boutiques, qui n’ont pas été détruites ont mis les clés sous le paillasson et les marchés complètement saccagés. Tous les établissements scolaires ont fermés alors que nous étions en plein examen», a-t-il déclaré.
Toujours selon lui, la situation qui prévaut au Soudan nécessite l’intervention du gouvernement comorien. «Certains pays ont commencé à évacuer leurs étudiants. Nous sollicitons un déplacement dans l’urgence vers un autre pays voisin que ce soit en Ouganda ou en Egypte. Même si l’aéroport a été détruit mais on peut emprunter un chemin terrestre», a-t-il lancé.On dénombre à peu près 228 étudiants comoriens actuellement au Soudan recensés à l’Université internationale d’Afrique.