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Crise de la vanille aux Comores I L’association «Vanille Djema» dénonce» l’inaction» des autorités

Crise de la vanille aux Comores I L’association «Vanille Djema» dénonce» l’inaction» des autorités

Société | -

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Une rencontre des membres de l’association avec les medias a permis au président de l’association, Youssouf Said Abdallah, de dénoncer «les prix dérisoires imposés aux cultivateurs et aux préparateurs de vanille», ainsi que «le manque d’implication du gouvernement dans la régulation de ce marché vital».

 

La vanille, souvent surnommée «l’or vert», est l’un des produits les plus précieux des Comores. Elle demeure l’une des sources principales des recettes d’exportations du pays avec les clous de girofle et l’ylang ylang. Cependant, les cultivateurs sont confrontés aujourd’hui à une situation à la fois inédite et précaire, avec des prix de vente qui ne couvrent même pas leurs coûts de production.

Au cours d’une rencontre avec la presse hier mercredi 21 août au foyer Awlad El Komor à Moroni, Youssouf Saïd Abdallah a rappelé que «seul le produit de la vanille est garanti par l’État, contrairement aux autres produits». Il a reconnu le rôle joué par l’Etat pour sauver la filière et accompagner les acteurs.

«Lors des différentes crises dues à l’éffondrement des prix de la vanille, le gouvernement a débloqué un fonds de soutien pour ce secteur, comme lors de la crise de 2004 où les exportateurs ont bénéficié de trois cent quarante millions de francs de l’État», a-t-il expliqué.Cependant, le président de l’association «Vanille Djema» a exprimé son inquiétude face, cette fois-ci, au manque d’implication supposé du gouvernement dans la protection des producteurs de vanille depuis 2002.


En effet, selon lui, ni les cultivateurs ni les exportateurs ne semblent bénéficier d’aucune aide, alors que le prix de la vanille préparée a chuté de 40.000 francs le kilo à 17. 500 francs, ce qui correspond à 2 000 francs pour le kilo de vanille verte. «Nous demandons une intervention immédiate des autorités pour réguler le marché et garantir un prix juste pour nos cultivateurs. La vanille est un produit stratégique pour notre économie, et il est temps que le gouvernement prenne ses responsabilités», a-t-il ajouté.

Des prix dérisoires

Face à cette situation, Issa Mhadji, l’un des conférenciers de «Vanille Djema», a particulièrement pointé du doigt la société Agk, qui, selon lui, imposerait «des prix bas» sans l’aval de l’État. «Il est inacceptable qu’une entreprise puisse dicter les prix du marché sans aucune régulation.

Cela crée un déséquilibre qui nuit à l’ensemble de la filière», a-t-il déclaré. D’après lui toujours, les cultivateurs, souvent en situation de vulnérabilité, se voient contraints d’accepter ces prix dérisoires, ce qui met en péril leurs conditions de subsistance. «Les petits producteurs, qui travaillent dur pour cultiver cette épice, sont pénalisés par des prix imposés par des sociétés de vente comme Agk, qui ne tiennent pas compte de la réalité des prix fixés par l’État», a-t-il renchéri.


Dans un entretien accordé à Al-watwan en novembre dernier, le patron d’Agk, Amine Kalfane, avait donné une série d’explications sur la crise de la vanille aux Comores. Selon lui, la crise du marché de la vanille est due à l’adoption de la vanilline synthétique par l’industrie depuis les années 2000. Aujourd’hui, la surproduction mondiale exacerbe la crise, toujours selon lui.

En fin de conférence, Soulaimana Hassane, le secrétaire général de l’association, a dénoncé des pratiques qu’il juge «inappropriées» de la part de certains membres de l’Office national de la vanille, «qui se sont transformés en vendeurs de vanille au prix de 30.000 francs le kilo», alors que l’association dispose d’un stock de 22 tonnes et 612 kilos pour l’année 2022 et de 15 à 18 tonnes pour 2023, tandis que pour l’année 2024, rien n’a encore été réalisé.

                                  Saïd Toihir

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