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Crise de l’eau et de l’électricité I Des citoyens ont manifesté le désarroi vendredi à Moroni

Crise de l’eau et de l’électricité I Des citoyens ont manifesté le désarroi vendredi à Moroni

Société | -   Adabi Soilihi Natidja

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Ce fut l’occasion pour les manifestants de crier leur ras-le-bol face à la situation sociale actuelle, rythmée par le manque d’eau et d’électricité, pour ne citer que celles-là.

 

La double crise de l’eau et de l’électricité qui sévit fortement actuellement a fait l’objet d’une manifestation qui s’est tenue vendredi dernier sur la place de Badjanani. Elle a rassemblé des femmes, des hommes, des jeunes et des moins jeunes après la prière du vendredi. Les manifestants brandissaient non pas des pancartes, mais des bouteilles d’eau, desquelles aucune goutte ne coulait, ainsi que des bougies. « Ngarandzo madji » (nous voulons de l’eau), « Ngarandzo mwendje » (nous voulons de l’électricité), étaient les cris de détresse qu’ils lançaient. Après la lecture de la surate Yasin, ils avaient prévu une marche pacifique, finalement empêchée par la présence du Peloton d’intervention de la gendarmerie nationale (Pign), qui était massivement déployé avant même l’arrivée des manifestants.


« Il est temps que cela cesse. Assez d’acheter de l’eau tous les matins. Assez de vivre dans l’obscurité », proclamaient-ils. «L’ironie, c’est qu’après avoir appris que nous comptions manifester aujourd’hui, ils sont venus nous distribuer de l’eau en collaboration avec la Dgsc [Direction générale de la sécurité civile]. Pourquoi ne l’ont-ils pas fait plus tôt ? », s’est étonnée la présidente du mouvement Adrikni. Et d’ajouter : « Ce n’est pas de cette eau dont nous avons besoin. Nous voulons que nos robinets coulent comme cela a toujours été. »


Selon elle, les citoyens en ont assez de payer les abonnements aux fournisseurs d’électricité alors qu’il n’y a pas de distribution normale d’eau. « Au lieu de cela, ils viennent nous en vendre. Nous avons également appris que les travailleurs de la Sonede [Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux] disposent de voitures et de chauffeurs. Ils semblent s’être tous transformés en revendeurs d’eau. Est-ce vrai ou faux ? Nous n’en savons rien », a-t-elle déploré.

Les subventions accordées au secteur hydraulique

Amina Hassane Ali a indiqué avoir été informée de subventions accordées pour améliorer le secteur hydraulique, mais ignore toujours où cet argent a été utilisé. Elle a rappelé qu’il y a moins d’un an, le ministère de l’Énergie avait convié son mouvement au Foyer des Femmes de Moroni, leur disant qu’avec des fonds saoudiens, ils allaient mettre en place un réseau d’adduction d’eau. «Jusqu’à aujourd’hui, rien n’a été réalisé. Sinon, nous n’en serions pas là aujourd’hui», a-t-elle dit.La présidente du mouvement Adrikni a tenu à préciser que cette mobilisation n’était dirigée contre personne en particulier, mais constituait simplement l’occasion d’exprimer leur mécontentement face à ce qu’ils subissent depuis un peu plus d’un mois. Elle a également souligné que leur mouvement avait été créé en 2015 en réaction à une situation de totale obscurité.

«Hata mwendje kapvu !»

«En 2016, après l’élection du président Azali, nous avons ressenti sa volonté de changer les choses en améliorant le secteur énergétique. Il nous avait informés que 7,5 milliards de francs comoriens avaient été alloués pour l’achat de moteurs. Nous nous en sommes réjouis, car l’amélioration de ce secteur est la clé de tout métier, qu’il s’agisse de coiffeurs, d’administrateurs ou de soudeurs», s’est-elle remémorée, avant de regretter que «dès leur arrivée, les techniciens ont signalé que les moteurs n’étaient pas en bon état, car ils n’étaient pas neufs». «Peu de temps après, nous avons appris qu’une autre somme avait été déboursée pour acheter de nouveaux moteurs. Quand pouvons-nous espérer un changement ? Nous voulons savoir où est passé notre argent, car nous ne comprenons pas comment une somme aussi importante n’a pas suffi pour l’achat de moteurs neufs», s’est-elle interrogée.

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