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Crise de l’énergie I Les femmes d’Ikoni dans la rue pour dénoncer le blackout

Crise de l’énergie I Les femmes d’Ikoni dans la rue pour dénoncer le blackout

Société | -   Maoulida Mbaé

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Avec des bougies à la main, plusieurs dizaines d’habitantes de la ville de Bambao ont exprimé leur colère et exigé un rétablissement rapide de la situation.

 

Les femmes d’Iconi ont marché hier lundi dans la matinée pour protester contre la crise énergétique qui affecte le pays, et particulièrement leur localité, depuis plusieurs mois. Elles ont été nombreuses à répondre à cet appel, lancé la veille. Bougies à la main, elles ont fait le tour de la ville avant de rejoindre la place Bishiyoni en chantant des refrains tels que : «Qu’est-ce qui t’arrive Djounaïd [le directeur général de la société nationale de l’électricité], pourquoi n’avons-nous pas d’électricité? Nos poissons pourrissent.» Elles ont ensuite rejoint la place Kapviri Djewu où elles ont récité la sourate Ya-Sin.


«Nous avons récité les versets de la sourate Ya-Sin pour protéger la ville et implorer Dieu afin que les choses changent», a déclaré Maman Ali, qui s’interroge sur les raisons pour lesquelles Ikoni est maintenue dans le noir depuis plusieurs mois. Mma Mmadi Chandraru a également exprimé son inquiétude, en précisant que la manifestation n’était pas dirigée contre le régime ou quiconque, mais contre l’injustice que subit la ville. «Nous réclamons simplement de l’électricité.

Cette situation nous exaspère tous, en particulier nos fils et petits-fils qui passent leurs vacances dans l’obscurité totale. Cela leur laisse un mauvais souvenir, au point qu’ils disent ne jamais vouloir revenir ici», a-t-elle expliqué, en parlant des ici des Comoriens résidant en France et venus passer des vacances au pays.


Mma Mmadi Chandraru a ajouté que c’est la raison pour laquelle elles ont exprimé leur mécontentement. «Nous sommes venues crier notre désespoir. Il faut oser crier quand on est piétiné. Nous n’avons insulté personne. Nous réclamons simplement notre droit d’avoir de l’électricité», a-t-elle affirmé, espérant que leur cri de détresse sera entendu par les autorités compétentes.


Pour cette septuagénaire, bien que la crise de l’électricité soit généralisée, à Ikoni, la situation est particulièrement grave. Elle rappelle que la ville abrite à la fois des pêcheurs et des paysans. Elle ne comprend pas pourquoi le courant parvient jusqu’à Bonzami, aux portes de sa ville, tandis que les localités environnantes sont régulièrement alimentées en électricité, alors qu’Iconi reste dans le noir pendant des mois.


Maman Obama, également excédée par la situation, est vendeuse de poissons. Elle a expliqué que son activité tourne au ralenti. « Chaque jour, je suis obligée de prendre un taxi pour conserver mes poissons à Malouzine faute d’électricité ici. Cela représente un coût supplémentaire, en plus de celui des poissons que j’achète directement chez le pêcheur », a-t-elle souligné, ajoutant que tout le monde ne peut pas se permettre d’acheter un groupe électrogène en ces temps de crise.

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