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Crise des déchets à Moroni I Les habitants demandent des solutions immédiates

Crise des déchets à Moroni I Les habitants demandent des solutions immédiates

Société | -   Mairat Ibrahim Msaidie

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Moroni traverse actuellement une grave crise de gestion des déchets. Hier encore, une opération de nettoyage a été menée dans les deux principaux marchés de la ville, mais le problème persiste. À Zilmadju, la situation est particulièrement préoccupante : les déchets s’entassent en grande quantité, envahissant à la fois un hôtel, la Direction générale des impôts et même le Palais du Peuple, siège de l’assemblée nationale. Les habitants, en particulier les vendeurs de nourriture installés à proximité, expriment leur profond mécontentement. Une habitante du quartier, vendeuse de produits alimentaires, témoigne : « Il faudrait trouver une solution pour déplacer ces ordures, car l’odeur nuit à nos ventes.

Mais nous sommes obligées de venir travailler, c’est notre moyen de subvenir à nos besoins. C’est difficile aussi de venir avec nos enfants par crainte qu’ils tombent malades. C’est vraiment pénible. » Une autre vendeuse ajoute : « C’est triste de voir que derrière, il y a le Palais du Peuple, et cela ne semble déranger personne de voir tous ces déchets. J’ai moi-même pris l’initiative d’aller voir le chef du quartier pour trouver une solution, mais cela n’a abouti à rien.» Anfaidine Anli, éboueur, explique la complexité de la situation : «Les camions pour le ramassage des ordures ne fonctionnent plus. En outre, les habitants sont autorisés à payer des tickets pour pouvoir jeter leurs déchets, ce qui complique encore les choses, et les déchets continuent de s’accumuler. Cela fait plus de trois mois que les ordures s’entassent.»


Akim Kameliya, un jeune du quartier très affecté par la situation, décrit la scène avec détresse : «Ce qui me dérange vraiment, c’est que le Palais du Peuple est juste à côté, ainsi qu’un hôtel, et c’est une route que tout le monde emprunte, notamment des enfants sortant de l’école. Aujourd’hui, l’odeur est supportable à cause de la pluie, mais dès que le soleil brille, ça empeste terriblement.» Il ajoute que le plus problématique, c’est que les agents censés surveiller les dépôts d’ordures sans ticket quittent les lieux en soirée, laissant ainsi place à de nouveaux dépôts durant la nuit. Les ordures finissent même par bloquer la route, et heureusement, une personne qui construit à proximité aide à rouvrir la voie avec ses bennes.

À l’hôtel Zilmadju, la réceptionniste Raichame Mdahoma partage son épuisement : «Nous avons une petite terrasse où les clients aiment prendre l’air, mais à cause des odeurs, ils préfèrent soit sortir complètement, soit rester enfermés dans leurs chambres. C’est vraiment malsain. Des solutions doivent être trouvées. » Même constat du côté de la Direction générale des impôts : les employés sont affectés par l’odeur nauséabonde au point que certains ne peuvent plus travailler normalement. « Parfois, nous avons des appels importants à passer dans l’intimité, mais l’odeur nous empêche même de sortir. Manger est devenu impossible à cause de l’odeur, plusieurs collègues sont tombés malades, et d’autres ont arrêté de venir travailler », confie une employée.

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