Après quelques jours de vives tensions, notamment à Moroni, la vie reprend timidement son cours. Le samedi 20 janvier, de nombreux citoyens interrogés ont déploré la hausse des prix qui s’est installée. Au marché de Volo-volo, les tarifs ont considérablement augmenté. Sept tubercules de taro se vendent à quatre mille francs, tandis qu’un tas de bananes est proposé entre mille cinq cents et deux mille francs. Un fruit à pain coûte deux mille cinq cents francs, et le kilo de tomates est à deux mille francs. La situation entraîne des disputes entre vendeurs et clients.
« Aujourd’hui, celui qui se rend au marché doit être bien préparé. Nous sommes conscients qu’après quelques jours de troubles, il sera difficile d’acheter des produits agricoles. Le transport est à la fois cher et rare. Je ne peux pas me permettre de vendre mes taros à un prix abordable. Soit vous achetez, soit vous rentrez les mains vides. Dans tous les cas, je suis sûre de vendre », a rétorqué une vendeuse à son client, visiblement agacée.
Difficile de se procurer du pétrole
Par ailleurs, le kilo de poisson est à trois mille cinq cents francs, tandis que les plus petits sont à mille francs le kilo. Si l’ail, le gingembre et le curcuma ont maintenu leurs prix, ce n’est pas le cas pour l’oignon, qui se situe entre deux mille cinq cents et trois mille francs. Sur le marché, il ne suffit pas d’avoir de l’argent pour s’assurer d’obtenir ce que l’on souhaite. De nombreux produits sont encore en pénurie. À 12h40, le même samedi 20 janvier, ni pommes de terre ni manioc n’étaient disponibles. Plus difficile encore, dans les zones périphériques de la capitale, il est difficile de se procurer du pétrole.
« Le prix de l’oignon rouge va encore augmenter. Dans quelques jours, il pourrait atteindre jusqu’à quatre mille francs le kilo. Avec les vents actuels dans la région, il n’est pas certain que nous puissions nous réapprovisionner avant une semaine. Les grossistes nous ont vendu à des prix exorbitants, alors nous n’avons pas d’autre choix que d’augmenter nos prix. Nous sommes conscients que le coût de la vie augmente, mais c’est ainsi, nous n’y pouvons rien», a expliqué le vendeur Saïd Ibrahim.
Certains magasins vendent le sac de riz à douze mille cinq cents francs, tandis qu’au marché, le kilo est à six cents francs. Toujours au marché de Volo-volo, les autres variétés de riz se situent entre sept cent cinquante et mille deux cent cinquante francs. « Je ne comprends pas du tout. Ces vendeurs nous prennent-ils pour des étrangers ou des riches ? Avec dix mille francs, je ne suis pas sûr de pouvoir acheter de la nourriture. Les produits agricoles sont chers, sans parler du poisson. À ce rythme, nous allons mourir de faim », s’est insurgé Saïd Mohamed.