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Crise à la Direction générale de la sécurité civile I Un service minimum maintenu, le ministère de tutelle s’explique ce matin

Crise à la Direction générale de la sécurité civile I Un service minimum maintenu, le ministère de tutelle s’explique ce matin

Société | -

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Le directeur général de la Dgsi soutient mordicus que le service doit continuer et continue déjà. «Il ne faut pas vous méprendre, tous les sapeurs-pompiers ne sont pas solidaires du mouvement enclenché. Certains qui devaient reprendre leur service demain (ce jeudi, Ndlr) se sont volontairement proposés pour assurer le boulot», a fait savoir Tachfine Ahmed.

 

La crise qui secoue la Direction générale de la sécurité civile (Dgsc) ne s’est pas encore estompée. Le ministère de l’Intérieur a décidé de prendre des mesures drastiques hier 3 novembre pour assurer la continuité du service.Joint au téléphone, le directeur général de la Dgsi soutient mordicus que le service doit continuer et continue déjà. «Il ne faut pas vous méprendre, tous les sapeurs-pompiers ne sont pas solidaires du mouvement enclenché.

 

Certains qui devaient reprendre leur service demain (ce jeudi, Ndlr) se sont volontairement proposés pour assurer le boulot», a fait savoir, Tachfine Ahmed lorsque nous l’avons joint au téléphone. Notre interlocuteur se veut rassurant : le service ne sera pas rompu. Pour lui, il n’y a pas lieu de parler encore de crise. «Ils ont dit, soit je pars, soit ils partent, ils sont partis», a-t-il lancé. Ce militaire de formation a, par ailleurs, fait connaitre que si le besoin se faisait ressentir, il ferait recours à des gendarmes formés par l’Asecna au métier de sapeurs-pompiers.


Quant au ministre de la Sécurité civile, Fakridine Mahmoud, il se veut conciliant. «Comme dans toutes les crises, il faut que chaque partie accepte de lâcher du lest», a-t-il indiqué. Lui aussi estime que les conséquences dues au mouvement enclenché ne sont pas de nature à paralyser le fonctionnement normal de l’institution.
Pour comprendre l’origine de ce conflit, il faut remonter quelques jours en arrière. Le 2 novembre dernier, un ultimatum a été lancé par des grévistes remontés par les propos tenus par leur supérieur hiérarchique, qu’ils ont jugés «offensants». En riposte à cette sortie peu académique, les grévistes ont lancé un ultimatum :»soit le directeur général se démet de ses fonctions soit nous partirons».


Plus loin, le vendredi dernier, un début d’incendie se déclare dans une station-service de la capitale. Le Colonel Tachfine Mohamed, qui se trouvait non loin de là, presse les sapeurs-pompiers au téléphone, et sous l’urgence d’un incendie qui aurait pu être dramatique, tient des propos qui ont toujours du mal à passer, alors qu’il était filmé. Suite à la publication de cette vidéo, un mouvement de grève se met en place. Les excuses présentées publiquement le lundi par le Colonel n’y auront rien changé.


Des médiations sont alors tentées pour apaiser la situation. Le premier à s’être déplacé, le mardi, est le directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur, Fatah Boina. Les grévistes refusent tout compromis, campent sur leur position en décrivant dans leurs diverses interventions, un climat de travail anxiogène. Hier, c’est le Délégué à la Défense, Youssoufa Mohamed Ali qui tente d’éteindre l’incendie, lui aussi, en vain.


Il faut quand même noter que certains membres (3 selon plusieurs sources) du mouvement ont décidé faire machine arrière. Parmi eux, Youssouf Oumouri. «Je fais partie des initiateurs de la grogne, mais je me désolidarise parce que je me battais pour que nos conditions de travail soient améliorées alors que mes autres camarades en sont encore aux propos offensants tenus par notre supérieur», a-t-il expliqué. Ce mercredi, des hauts cadres du ministère de l’Intérieur devraient s’adresser à la presse. Affaire à suivre donc.

Hamidou Ali

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