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Crise énergétique I Délestages et coupures rythment les heures de travail

Crise énergétique I Délestages et coupures rythment les heures de travail

Société | -

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Plusieurs quartiers de Moroni vivent sans électricité depuis déjà une semaine, provoquant l’arrêt de plusieurs activités.

 

Les délestages sont fréquents. Cette situation cause plusieurs désagréments notamment pour les entreprises, artisans et certaines administrations publiques. En effet, des salons de coiffures, des ateliers de menuiserie et d’autres activités commerciales sont à l’arrêt entrainant un impact non-négligeable sur l’économie et la vie des Comoriens.


″Nos travaux sont à l’arrêt depuis déjà une semaine. Nous, les menuisiers, ouvrons nos ateliers uniquement pour pas que nos clients pensent qu’on les a arnaqués vu que certains d’entre eux donnent des avances pour qu’on puisse commencer leurs travaux. Mais si ça ne tenait qu’à nous, on les fermerait et resterait chez nous au lieu de payer des frais de déplacement sans pour autant pouvoir travailler”, a fait savoir “Papa Djanamal”, menuisier tenant un atelier à côté du collège rural de La Coulée à Moroni.


Les coiffeurs connaissent aussi le même problème. Moindjoumoi Youssouf, gérante d’un salon de coiffure explique ainsi : ″dans les salons de coiffure, plus rien n’est possible sans électricité. Même le henné pour qu’il sèche sans se colporter, on se doit de le faire sécher avec un sèche-cheveux. Et ce sèche-cheveux ne peut être utilisé que quand il y a du courant″. ″Le mieux est de rester et attendre que l’on nous livre le courant car même si on envisageait de louer un groupe électrogène, on passerait la journée entière dans les stations″, ajoute t-elle.


Un avis que partage Nasser Djamnazi, propriétaire du salon Azida coiffure. Ce qu’on peut remarquer, c’est que les délestages n’affectent pas uniquement les propriétaires d’ateliers. Saïd Youssouf, qui vend du bois à La Coulée, se plaint du manque de courant. ″Le manque d’électricité à Moroni particulièrement dans la zone nous pose de gros soucis. Parce que les ateliers de menuiserie se voient contraints de fermer. Et s’ils ne travaillent pas, personne ne vient acheter du bois et il finit par sécher. Et une fois sec, le bois ne se manie plus. Il n’est bon qu’à faire le feu. Donc, je ne gagne pratiquement rien. En tant que fournisseur de bois, j’en achète en grande quantité à un prix unitaire de 2 500 fc. Et si j’en vends à 3 500 fcs, je gagne 1 000 fc par bois", a déclaré Saïd Youssouf.


Ce qu’on peut remarquer, c’est que contrairement aux autres, l’entreprise Mirror Comores Allu ne se soucie pas des problèmes liés aux coupures d’électricité. En effet, l’entreprise s’est adaptée depuis longtemps. Halifa Mohamed, qui travaille comme traducteur du Comorien à l’Ourdou (la langue des Pakistanais qui gèrent l’entreprise) nous a expliqué : ″nous sommes équipés d’un groupe électrogène depuis que nous nous sommes installés dans le pays. Sinon, on ne s’en serait pas sorti avec ces coupures d’électricité intempestives. Donc, qu’il y ait de l’électricité ou pas, nos travaux ne sont pas impactés”.


Pour autant, Mirror Comores n’est pas totalement sereine puisque pour allumer son groupe électrogène, il lui faut du gasoil et là aussi tout n’est pas rose. “On craint uniquement la probable pénurie de gasoil annoncée car c’est à ce moment-là que nous rencontrions des difficultés dans le travail”.

Adabi Soilihi Natidja

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