Depuis le début du mois sacré du ramadan, une vague de mécontentements déferle à Ndzuani, où les habitants se trouvent confrontés à des coupures d’électricité incessantes. Cette situation a conduit à d’énormes pertes financières pour de nombreux résidents, d’après les témoignages de nombreuses personnes.
Dans la région de Sima, qui s’étend de Moya à Bungweni, les clients de la Sonelec (Société nationale d’électricité des Comores) expriment leur frustration croissante face aux interruptions répétées de courant. Badrou, un commerçant de la région, témoigne des conséquences désastreuses de ces coupures sur son commerce de produits carnés.
Il estime «les pertes financières» dues au pourrissement de ses marchandises, faute d’alimentation électrique pour ses congélateurs, à «plusieurs milliers de francs». À Moya, Mwegnali, un informaticien, se dit également victime d’importants dommages causés par les longues périodes sans électricité, qui l’empêchent ainsi de travailler.
Cette situation affecte non seulement les commerçants mais aussi les citoyens ordinaires qui se retrouvent contraints de jeter des denrées alimentaires périmées, faute de réfrigération.
Et face à cette colère populaire grandissante, les responsables de la société semblent incapables de fournir une solution adéquate : leur silence contraste en effet avec l’ampleur du problème. Lors du conseil des ministres du 13 mars 2024, Houmed M’saidie, porte-parole du gouvernement, a exprimé la volonté du président de la République, communiquée à son gouvernement, d’»assurer un approvisionnement électrique continu pendant le ramadan».
Lors du conseil des ministres du 31 janvier 2024, les capacités de production électrique limitées de la Sonelec à Ndzuani ont été pointées du doigt. Mais malgré les promesses de réparation des générateurs défectueux pour augmenter la capacité de production, les habitants demeurent sceptiques quant à la résolution durable du problème.
Dans ce contexte, une campagne de non-paiement des factures électriques de la Sonelec à Ndzuani gagne du terrain, surtout dans la péninsule de Shissiwani. Les résidents appellent à «une mobilisation plus large contre la négligence» supposée de la part de la société et des autorités compétentes en général.
Les meneurs de ce mouvement espèrent ainsi faire pression pour des mesures concrètes visant à améliorer l’approvisionnement en électricité dans la région et dans les autres coins du pays. Les responsables de la Sonelec communiquent difficilement l’état actuel de la crise énergétique .
Par Issoufou Abdou goli