L’Office national d’importation et de commercialisation du riz (Onicor) a organisé hier mercredi, une conférence de presse pour dévoiler les contours de l’opération de recouvrement qui fait beaucoup parler ces derniers jours. Selon le directeur commercial de l’entreprise publique, Omardine Mohamed, rien qu’à Ngazidja, il y a 11 personnes qui se trouvent entre les mains de la gendarmerie.
«Il s’agit de commerçants qui doivent de l’argent à la société nationale en charge de l’importation de la céréale blanche. Ce sont pour la majorité d’entre eux des débiteurs qui n’ont jamais versé le moindre acompte pendant deux ans », a d’abord clarifié le directeur commercial de l’Onicor qui s’étonne des supputations et ampleurs que cette affaire a déclenchées, plus particulièrement à Ngazidja.
«D’autant que nous avons commencé cette opération depuis déjà deux mois à Ndzuani sans bruit. Des commerçants se sont engagés à régler leurs dettes, en faisant déjà des gestes, tandis que d’autres se trouvent en garde à vue. L’île de Mwali sera la suivante. Mais bizarrement à Ngazidja, on voit un tapage partout», déplore, le dicteur commercial de l’Onicor qui invite les gens à «dépolitiser» cette affaire, purement commerciale dit-il.
A en croire les conférenciers, l’Onicor qui a perdu le monopole ne cherche qu’à recouvrer ses capitaux détenus par des commerçants qui, après avoir vendu le riz, n’ont toujours pas honoré leurs engagements. Les créances couvrent la période de 2011 à 2024. L’ardoise s’élève à plus de «2 milliards de francs comoriens», avec « 1.246 milliard pour Ngazidja, 925 millions à Ndzuani et enfin 20 millions pour Mwali».
Plus de 2 milliards de francs
ll faut noter qu’avant d’en arriver là, l’entreprise dit avoir entamé des démarches de façon progressive dans le but de récupérer cette manne financière à l’amiable. «Toutefois, face à la résistance rencontrée, nous avons fait appel à des huissiers. Toujours rien pour beaucoup de débiteurs. Ainsi, le dernier recours qui nous restait est de solliciter l’appui de la gendarmerie, qui gère désormais ce dossier», a ajouté, Omardine Mohamed.
Ce dernier a souligné que si l’Onicor traverse des difficultés financières criantes, c’est en partie à cause de toutes ces dettes jamais remboursées, écartant toute responsabilité des différents directeurs qui se sont succédé à la tête de l’entreprise. «Tous les débiteurs seront appelés à la gendarmerie, nous avons transmis la liste complète des clients », ont souligné les conférenciers, laissant entendre que la chasse aux mauvais payeurs était loin d’être finie. Pour l’heure, seuls deux débiteurs originaires de Ndzuani et Ngazidja concentrent respectivement la part importante de la dette : 85 millions et 70.157 millions.
L’Onicor s’appuie sur une ordonnance de 1999 pour recouvrer les sommes jamais remboursées. «Les créances exigibles de l’Onicor sont assimilées aux créances de l’État et bénéficient de ce fait des privilèges et de sûreté attachés à ces mêmes créances », précise l’article 2. L’ordonnance autorise le directeur de l’Onicor à engager des poursuites et exercer des poursuites contre les débiteurs récalcitrants.