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Recommandations des assises : Crédibiliser les partis politiques par une idéologie et non par le pouvoir

Recommandations des assises : Crédibiliser les partis politiques par une idéologie et non par le pouvoir

Société | -   Mohamed Youssouf

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Les assises nationales ont recommandé la déchéance du mandat d’un député qui serait coupable de désertion. L’idée serait de crédibiliser les partis politiques en évitant qu’un député ne passe d’une formation politique à une autre au gré de ses envies et de ses intérêts personnels. “Le plus grand problème vient du fait que tous les partis politiques naissent avec le pouvoir ou ayant été aux affaires à l’image de la Crc, du Juwa, de l’Updc entre autres. Seules des personnes qui ont eu à occuper des postes à grande responsabilité financière, peuvent espérer disposer d’un parti politique qui compte” a notamment expliqué le doyen de la faculté de droit de l’université des Comores, Dr Ahmed Bacar Ben Kassim.

 

Les assises finies, place à la mise en œuvre des recommandations. En effet, les propositions ne manquent pas et certaines d’entre elles veulent  reformer le paysage politique à commencer par les partis politiques. L’une des recommandations phares consiste à prononcer la déchéance du mandat d’un député qui serait coupable de désertion de son parti politique au profit d’un autre.

Pour Dr Ahmed Bacar Ben Kassim, doyen de la faculté de droit de l’université des Comores, dans ce pays, les partis politiques manquent d’idéologie.

 

Le plus grand problème vient du fait que tous les partis politiques naissent avec le pouvoir à l’image de la Crc, du Juwa, de l’Updc entre autres. Seules des personnes qui ont eu à occuper des postes à grande responsabilité financière, peuvent espérer disposer d’un parti politique qui compte. Pourtant, on ne peut pas estimer qu’être un receveur et tenir un parti politique soit démocratique

 

a commencé par expliquer celui qui fût membre des experts nationaux ayant eu à travailler sur la gouvernance institutionnelle lors des assises nationales.
Pour lui, des députés peuvent fronder contre une mesure ou une politique précise sans pour autant déserter leurs formations respectives.

“En l’absence d’idéologie, seul l’argent permet de monter un parti raison pour laquelle, les députés qui ne s’identifient pas à des idées, un programme et à une ligne politique de leurs partis, seront sujets à la transhumance” devait renchérir Ahmed Bacar Ben Kassim avant d’être rejoint par maître Ahamada Baco et le député Oumouri M’madi Hassane.

Le premier estime qu’effectivement, la désertion fragilise considérablement les partis politiques et que pour plus de loyauté, la proposition qui consiste à déclarer déchu un député déserteur est en réalité pertinente.

 

On ne peut pas concevoir que les députés changent de clans comme s’il s’agissait de chemises. Les partis soutiennent idéologiquement les candidats avec des appuis financiers et des programmes taillés sur mesure mais au final le député ne défend pas la ligne politique du parti. Cette instabilité prendra fin lorsque cette initiative sera validée. Il faut savoir qu’il n’y a pas un parti région aux Comores par conséquent, outre le fait de défendre l’intérêt national, les parlementaires doivent s’identifier à leurs partis a expliqué Me Baco.


Quant à l’élu d’Itsandra Sud, sachant que la loi parle de six partis et que d’autres formations sont créées et avalisées par le ministère de l’intérieur mais aussi parce que les anciens partis non reconnus continuent à participer aux événements nationaux, la question se pose de savoir ce que c’est qu’un parti politique aux Comores.


Des partis de pouvoir

 

Dans ce pays, on confond le député avec un suiveur puisque certains s’attendent à ce que le député suive toutes les orientations et les décisions de son parti et ce aveuglement. Un parlementaire peut refuser de suivre une décision ou une vision prônée par son parti sans qu’il ait à déserter a déclaré Oumouri M’madi Hassane

 

lui qui ne croit pas à un possible financement des partis politiques par le gouvernement malgré les propositions qui vont dans ce sens. A l’image du doyen de la faculté de droit de l’université des Comores, le parlementaire propose l’avènement dans le paysage politique de deux voir trois blocs.

 

 

 

“J’ai l’intime conviction que suite aux discours du président de la République lors de son investiture, il cherche à implanter trois forces politiques dans le pays. Ceux qui s’identifient au pouvoir en place pourraient se constituer en un seul parti, les opposants devraient faire de même ainsi que les non-alignés. La majorité présidentielle gouverne et les opposants patientent. On pourrait poser le débat et prioriser une concertation de toutes les forces vives” a proposé l’élu de la nation.

L’autre recommandation majeure vise à interdire les candidatures indépendantes lors des élections. Maître Ahamada Baco voit une suite logique visant à crédibiliser, à solidifier et à animer les partis politiques. Pour Ahmed Bacar Ben Kassim, en finir avec les candidatures indépendantes, c’est en finir avec les “partis-personnes”.

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