La fin des vacances scolaires coïncide toujours avec la période de la cueillette du girofle à Mwali. Dans les régions où les girofliers sont nombreux, l’ambiance est généralement animée. De nombreux jeunes, notamment des étudiants venus des différentes localités de l’île et de Ndzuani, affluent dans les villages à la recherche de producteurs pour un emploi saisonnier, afin de subvenir à leurs besoins. À Djando, la région la plus productive, les girofliers semblent absents cette année.
Un calme inhabituel règne dans les sept villages qui composent la région. À Siry Zourdani, l’un des principaux carrefours où se rassemblent les cueilleurs, peu de girofliers ont récolté des clous de girofle.Selon certains agriculteurs interrogés, cette chute de la production pourrait s’expliquer par plusieurs facteurs. D’une part, les fortes pluies de cette année, et d’autre part, le changement climatique, car la culture du girofle nécessite des conditions spécifiques, telles qu’une humidité adéquate et un sol bien aéré, avec une température moyenne de 22°C.
Le cueilleur perçoit entre 150 et 200 francs pour chaque kilogramme cueilli ; ce tarif varie en fonction de la distance qui sépare le champ et la route. Quant au girofle sec, son prix est de 2 100 francs, contre 2 500 francs en 2023, lorsque la récolte était plus abondante. Sur le plateau de Djando, la majorité des girofliers ont plus de 40 ans, or la pleine production de cet arbre est atteinte entre 15 et 20 ans.
Les fortes pluies et le changement climatique
En termes de rendement, un arbre âgé de 10 à 12 ans produit entre 2 et 3 kg de clous de girofle, et jusqu’à 30 kg pour un arbre de 30 à 40 ans. Cependant, le giroflier reste productif jusqu’à l’âge de 75 ans, bien que la récolte soit abondante seulement une année sur trois.
De nombreux producteurs de girofle à Mohéli se trouvent dans la localité de Djoiezi. La plupart d’entre eux possèdent leurs champs à Djando. Toutefois, cette année, la ville semble vidée de ses producteurs. Cette situation a également des répercussions socio-économiques, car de nombreuses familles comptent sur cette production annuelle pour financer divers projets, comme les grands mariages, l’éducation des enfants, voire le secteur de l’habitat.